Читаем L’Histoire de France pour les Nuls полностью

Après Marie-Antoinette, les Girondins vont passer devant le tribunal révolutionnaire. Ils sont vingt et un. Ils ont préparé de longues harangues pour leur défense. Mais, trois jours plus tard, le verdict tombe : la mort pour tous. L’un d’eux, Valazé, se poignarde. Les autres vont être conduits à l’échafaud le 31 octobre 1793, dans quatre charrettes, une cinquième étant réservée au cadavre de Valazé. Le premier article de la constitution de 1793 déclarant : « La République est une et indivisible », Jean-François Ducos, ancien député de la Législative, lance ce trait d’humour, au pied de l’échafaud : « Quel dommage que la Convention n’ait pas décrété l’unité et l’indivisibilité de nos personnes ! » Le 6 novembre, c’est Philippe d’Orléans, le régicide, dit Philippe-Égalité, qui est guillotiné. Le 10 novembre, c’est Manon Roland.


Manon !

Le 10 novembre 1793, Jeanne-Marie Roland, dite Manon, la gracieuse et délicieuse Manon, l’égérie du parti girondin, monte à l’échafaud. Depuis les massacres de septembre, elle voue une haine féroce à celui qui laissa se dérouler ces horreurs : Danton. Son mari, Jean-Marie, ministre de l’Intérieur, a démissionné en janvier 1793 et s’est enfui de Paris en mai. Elle ne l’a pas suivi, elle est restée auprès de celui qu’elle aime passionnément : le député François Buzot. Elle a tout avoué à Jean-Marie qui en a profondément souffert avant son exil à Rouen.

Ce dimanche 10 novembre 1793, Manon, alors qu’elle se trouve sur l’échafaud, aperçoit une statue représentant la liberté. Alors, selon le bourreau Sanson qui le rapporte dans ses mémoires, elle dit d’une voix haute et ferme : « Ô Liberté, comme on t’a jouée ! » – devenu sous des plumes un peu emphatiques le fameux « Ô Liberté, que de crimes on commet en ton nom ! »

Jean-Marie Roland apprend la mort de sa femme quelques jours plus tard. Il quitte alors, avec sa canne épée, la maison où il logeait. Il marche en direction de Paris. Au soir, il pénètre dans l’allée d’une forêt, tire sa canne épée et se transperce de deux coups. Sur lui, il laisse ce message : « Qui que tu sois, respecte mes restes ; ce sont ceux d’un homme qui est mort comme il a vécu : vertueux et honnête. » François Buzot, l’amant de Manon, en fuite en Bretagne, se suicide aussi, dans la campagne. On retrouvera son corps une semaine plus tard, dévoré par des loups !

Le bonheur pour chacun

Pendant ce temps, les armées révolutionnaires deviennent victorieuses : Toulon est reprise aux Anglais, les Vendéens sont vaincus par Kléber, Marceau et Westermann, les Autrichiens sont écrasés par Jourdan, pendant qu’à l’est, Hoche remporte des victoires décisives. Puisque la République n’est plus menacée, la terreur n’a plus de raison d’être, c’est ce que pense Danton. Il tente d’en persuader Robespierre. En vain ! Celui-ci tient à poursuivre sa « dictature de la vertu », coûte que coûte, jusqu’à ce que le bonheur soit garanti pour chacun !

14 mars 1794 : Hébert à l’échafaud

Robespierre, le seul maître, le dictateur froid. Hébert, à Paris, ne cesse d’agiter le peuple, il réclame sans cesse des exécutions, demande que le terrorisme s’accentue. Robespierre le juge excessif, lui et les siens : il les envoie à l’échafaud le 14 mars 1794 ; le club des Cordeliers est supprimé. Danton, Camille Desmoulins, Fabre d’Églantine et Hérault de Séchelles continuent de demander l’arrêt de la terreur. Danton commence à négocier avec l’ennemi pour une cessation des hostilités. Robespierre le juge trop indulgent. Il le fait arrêter avec ses amis qu’il accuse d’avoir trempé dans la liquidation frauduleuse de la Compagnie des Indes.

5 avril 1794 : « Tu montreras ma tête au peuple ! »

Le procès des dantonistes a lieu du 2 au 4 avril 1794. Le talent oratoire de Danton est tel qu’il risque de retourner les jurés en sa faveur : on le fait taire, puis on le fait sortir, son procès se poursuit sans lui ! La mort attend Danton et les dantonistes. Le 5 avril, ils sont conduits au supplice. Passant devant la maison Duplay où loge Robespierre, Danton lance, de sa charrette : « Tu te caches Robespierre, mais tu vas me suivre ! » Parvenu sur l’échafaud, ses yeux s’embuent lorsqu’il pense à la femme et l’enfant qu’il laisse. Mais il se reprend et, tonnant comme aux grands jours, il crie au bourreau Sanson : « Tu montreras ma tête au peuple, il n’en voit pas tous les jours de pareilles! » (La fin est transformée plus tard en «… elle en vaut la peine ! »)

« Adieu, ma Lucile, ma chère Lolotte… »

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