Fleurus ! Le 26 juin 1794, les Autrichiens sont repoussés par l’armée de Sambre-et-Meuse aux ordres de Jourdan, Kléber, Lefebvre, Marceau… D’autres victoires suivent, qui garantissent les frontières. La Belgique va être conquise, les armées, Pichegru à leur tête, s’en vont vers la Hollande. Pourtant, Robespierre s’acharne à vouloir faire tomber encore des têtes, encore des ennemis supposés de la Révolution ! Un complot se forme bientôt. Robespierre sent le danger, il prend les devants en annonçant, le 26 juillet 1794 – 8 thermidor - une nouvelle liste de prochaines arrestations, mais il commet l’erreur de ne pas donner de noms.
Dès le lendemain de l’attaque de l’Hôtel de Ville, Robespierre et vingt de ses amis, dont Saint-Just, Couthon, Hanriot, Simon, sont conduits à l’échafaud. Robespierre avait été sommairement pansé : sa mâchoire fracassée tenait grâce à des bandes enroulées autour de sa tête. Capable de marcher, il monte seul, sans être aidé, sur la plateforme. Sanson demande à un de ses aides d’enlever les bandages du blessé, car ils risquent d’entraver le bon fonctionnement du couperet dont l’action peut s’interrompre en plein milieu de sa tâche séparatrice – cela s’était déjà vu… L’aide enlève alors sans ménagement le bandage, mais emporte la mâchoire qui pend en morceaux ! Robespierre pousse un cri terrible, effrayant ! Il est poussé sur la planche. Sa tête tombe. Elle est montrée au peuple qui applaudit longtemps. Ce 28 juillet – 10 thermidor – 1794, les averses d’orage des jours précédents ne sont plus qu’un mauvais souvenir. Le ciel s’éclaircit. Il fait un grand soleil !
La réaction à la dictature de la Montagne ne se fait pas attendre. Ceux qui en prennent la tête, les thermidoriens – ceux qui ont fait tomber Robespierre le 9 thermidor –, sont réalistes : ils poursuivent la guerre, sachant que tant que les Anglais la financent, il est inutile d’espérer signer une paix durable avec l’Espagne, la Prusse, ou la Hollande ! Le peuple tente de reprendre la main, en vain. Pendant ce temps, une jeunesse dorée et insouciante s’en prend aux Jacobins auxquels elle fait la chasse, permettant le retour des royalistes dont la révolte va être matée par un petit général sans le sou : Bonaparte…
Devinette
Qu’est-ce qui mesure 1/10 000 000 de la longueur du quart nord du méridien de Paris ? La réponse vous est donnée par Borda, Lagrange, Laplace, Monge et Condorcet qui, depuis 1790, sur une proposition de l’inévitable Talleyrand, ont concocté un système de poids et mesures qui va être décrété le 7 avril 1795 par la Convention : il s’agit du mètre !
Les savants de l’Académie des sciences ont travaillé pendant presque cinq années pour mettre au point le nouveau système qui va s’imposer, lentement, dans toute la France. Are, hectare, gramme, kilogramme, litre, bar… autant de nouveaux mots qui vont remplacer la toise, le pied, le boisseau, la pinte. La Convention, c’est aussi la création du Muséum d’histoire naturelle, par Lakanal, c’est l’agrandissement du jardin des Plantes. La Convention, c’est encore la création de l’école Polytechnique, de l’école des Mines, du Conservatoire national de musique, de l’école des Langues orientales. C’est, pour les éditeurs, l’obligation de déposer à la Bibliothèque nationale deux exemplaires de chaque livre publié, c’est l’institution de la propriété littéraire, par Lakanal. Merci, Monsieur Lakanal…