En mars 1805, Napoléon a donné l’ordre à l’amiral Villeneuve, qui a pris le commandement de la flotte à Toulon, de rejoindre à Fort-de-France les autres escadres françaises, afin d’épuiser Nelson l’Anglais qui va les poursuivre. Ensuite, ils reviendront éloigner en les canonnant les soixante-dix vaisseaux anglais qui barrent, au large de Boulogne, la route vers l’Angleterre. Mais Villeneuve ne suit pas les ordres donnés, s’estimant incapable d’affronter la puissance des navires anglais. Il se réfugie dans Cadix, en Espagne. Le 18 août 1805, mis au courant de la défection de Villeneuve, Napoléon se met alors dans une colère noire : ses plans en Manche ne peuvent plus se réaliser ! Il donne à Villeneuve l’ordre de sortir de Cadix pour aller effectuer une mission à Tarente en Italie. Villeneuve obéit, mais sur son chemin, au nord-ouest de Gibraltar, il rencontre l’amiral Nelson qui ne le quitte pas d’une frégate ! Le cap au large duquel va se dérouler la bataille navale qui oppose le même nombre de vaisseaux porte le nom de Trafalgar.
Le coup de Trafalgar
Le 21 octobre 1805, l’amiral Villeneuve file vers Gibraltar, il commande trente-trois vaisseaux français et espagnols. Au large du cap Trafalgar, Nelson l’attend avec ses vingt-sept navires puissamment armés. Mais au lieu de se placer en une ligne parallèle, Nelson, qui a préparé son plan d’attaque plusieurs jours à l’avance, ordonne à ses navires de composer deux lignes qui vont attaquer perpendiculairement la file de Villeneuve ; la surprise de celui-ci est totale. En très peu de temps, la ligne des trente-trois navires est coupée en trois groupes qui sont en même temps bombardés par les Anglais, et presque tous coulés – il n’en rentre que neuf à Cadix !
Ce « coup de Trafalgar » donne à Nelson une victoire éclatante dont il ne profite pas : il est atteint d’une balle dans les reins une heure après le début de la bataille. Il meurt trois heures plus tard. Son corps est placé dans un baril d’eau de vie et ramené à Londres où, avant d’être inhumé, il est placé dans un morceau du grand mât de
Premier temps : les Autrichiens sont encerclés dans Ulm en octobre. Deuxième temps : Murat entre dans Vienne en novembre. Troisième temps : la bataille des trois empereurs va avoir lieu près du village d’Austerlitz, le 2 décembre…
Surprendre ! Toujours surprendre l’ennemi, c’est l’idée fixe de Napoléon. Prendre de vitesse les troupes adverses, surgir où personne ne l’a prévu ! Villeneuve battu, la flotte française désormais insuffisante, les espoirs de débarquement en Angleterre anéantis, Napoléon veut frapper un grand coup. Frapper qui ? Les Autrichiens et leurs alliés, les Russes – troisième coalition qui comprend aussi l’Angleterre et le royaume de Naples – qui menacent de s’avancer dangereusement vers la France. Frapper où ? Là où personne ne l’attend. Près de 200 000 hommes sont disponibles. Mais il faut en laisser à Boulogne, en Italie. Cent mille vont partir vers l’Autriche, s’en aller le plus loin possible, le plus vite possible, et pourquoi pas, entrer dans Vienne !