Et les moissons se font à la moissonneuse ! Une moissonneuse décrite par Pline l’Ancien, et qui consiste en une sorte de caisse à roues, dont le bord avant est garni de dents coupantes comme un rasoir, poussée par un bœuf. Les épis tombent dans la caisse et il ne reste plus qu’à les battre pour obtenir le grain.
Artisans, et artistes :
De la roue de chariot au bracelet délicat, les Gaulois savent tout faire !
Les Gaulois sont d’excellents charrons qui inventent toutes sortes de véhicules : des chariots, des chars à deux ou quatre roues.
Ils fabriquent des tonneaux beaucoup plus pratiques que les amphores fragiles et d’un maniement délicat.
Et, ce qui étonne beaucoup les Romains habitués à l’étoffe claire et monotone, les Gaulois confectionnent des étoffes de couleurs vives et variées – violet, rouge, cramoisi, vert, bleu azur –, réparties en bandes verticales ou horizontales, ou bien en damiers.
Ils se taillent des chemises ouvertes, des manteaux, des tuniques, des braies, c’est-à-dire des pantalons aussi solides que des jeans !
Ils se lavent avec un mélange de graisse et de soude – le savon –, se décolorent parfois les cheveux qu’ils portent longs ou relevés en palmier.
Les hommes se laissent pousser de longues moustaches bovéennes.
Ils se parent de bracelets, colliers, bijoux de toutes sortes, portent le torque, collier métallique et rigide, parfois se tatouent ou se peignent le corps.
On dîne !
Quelle abondance sur les tables autour desquelles ont été placés des bancs de bois sur lesquels on s’assoit correctement (on n’est pas des Romains !). Voici du bon pain blanc, très léger, voici des fromages, des jambons de toutes sortes, du foie gras ! Et puis on fait griller à la broche du bœuf, beaucoup de porc, et du mouton ! Ou bien on les fait bouillir dans l’eau contenue dans une sorte de puits creusé à même le sol et dont l’eau a été portée à ébullition par des pierres brûlantes. La viande est ensuite préparée dans des chaudrons avec des herbes qui parfument. Tout cela sent bon ! On boit de la bière d’orge, la cervoise, on boit aussi de l’hydromel obtenu après la fermentation du miel dans l’eau. Et, chez les nobles, on boit du vin, la plupart du temps sans retenue, dans des coupes, des chopes, parfois des crânes, qu’importe ! Qu’importe le flacon…
390 avant J.-C. : « Vae victis »
Les Gaulois ne sont pas tous des sédentaires invétérés, et lorsque la démographie galope, les voici qui se remettent en marche et cherchent de nouveaux horizons. Ainsi, en 390 avant J.-C., des Senones (rappelez-vous, ceux qui ont fondé la ville de Sens…), menés par leur chef Brennus, franchissent les Alpes, prennent et pillent quelques cités. Mécontents des commentaires d’ambassadeurs de Rome, ils décident d’attaquer leur ville où, vainqueurs, ils se livrent à de nombreux pillages et massacres. Quelques Romains réfugiés sur le Capitole résistent aux Gaulois. Une nuit, ceux-ci décident d’attaquer par surprise, mais les oies qui ne dorment jamais que d’un œil, réveillent les Romains par leurs insupportables « Crâcrâcrâ… » et les sauvent. La résistance se prolonge, les adversaires commencent à s’ennuyer, si bien que Brennus décide de traiter avec le tribun militaire romain Quintus Sulpicius : il accepte de quitter Rome contre le versement de près de 350 kg d’or ! Une grande balance est alors préparée sur une place de Rome. Les Gaulois y placent de faux poids, les Romains s’en aperçoivent et protestent. Brennus jette alors son épée sur la balance et prononce ces mots « Vae victis !
» – malheur aux vaincus ! – qui, pour longtemps, traumatisèrent les Romains.
Paul : « Grands sots de Galates ! »
Brennus II, le retour… Un peu plus tard, en -278, un autre Brennus (qui signifie tout simplement « chef ») pénètre en Grèce à la tête de 150 000 hommes qui investissent et pillent le site de Delphes. Brennus, voyant les richesses fabuleuses accumulées dans les sanctuaires, livre à la postérité cette phrase où la préoccupation sociale commence à poindre : « Il faut que les dieux trop riches soient généreux avec les hommes »… Certains Gaulois, trouvant le climat à leur convenance, ne rentrent pas en Gaule et fondent la ville de Belgrade. D’autres poussent un peu plus loin l’exploration et s’établissent en Asie Mineure (la Turquie) où est créé l’Empire de Galates (des Gaulois). C’est à eux que l’apôtre Paul envoie lettre sur lettre afin de les convaincre de partager sa façon de penser. En quelle estime les tient-il ? Voici pour réponse les premiers mots de sa troisième épître : « Grands sots de Galates ! »…
Chapitre 2
-200 à 476 : Gaulois, Romains, Gallo-Romains
Dans ce chapitre
: Vous allez faire connaissance avec Vercingétorix
Vous allez participer aux batailles de Gergovie et d’Alésia!
Les Huns et leur chef Attila n’auront plus de secret pour vous