Tout contents de s’installer en Gaule, à Narbo Martius, les romains créent par la même occasion une
La Gaule romaine
Revenons chez les Arvernes : plus de roi, mais un vergobret (vous rappelez-vous qui est ce personnage ? On ne suit pas ? C’est le magistrat suprême des Arvernes !). Voici que vers -80, un vergobret élu par les nobles et les druides prend le commandement des Arvernes. Mais il se sent si fort, si puissant qu’il réclame de devenir roi ! Selon la coutume, les nobles et les druides, sentant que la dictature n’est pas loin (quelle époque éclairée !) décident de destituer ce vergobret prétentieux, nommé Celtill, et de le juger. Condamné à mort, il est brûlé sur le bûcher ! Cependant, ce Celtill parti en fumée était un personnage important, un commerçant qui possédait une nombreuse clientèle. C’est son fils qui en hérite. Et ce fils dont nous allons parler un peu plus loin s’appelle Vercingétorix !
Maintenant, vous allez voir se dérouler sous vos yeux un des épisodes les plus étonnants de l’histoire : les Helvètes qui vivent dans le territoire qu’occupe aujourd’hui la Suisse en ont assez de leurs conditions de vie. Ils trouvent que le climat est trop rude l’hiver, que le relief nécessite bien des efforts pour les cultures et l’abattage ; et puis, régulièrement, les Germains, au nord, viennent les taquiner, les harceler, et tout cela ne leur plaît pas du tout ! Alors, Orgétorix, leur roi, qui est allé en vacances dans la merveilleuse région de Saintes, et en est revenu ébloui, leur propose de tout abandonner, et d’aller vivre là-bas, à quarante kilomètres des belles plages de Royan ! Il a plus ou moins obtenu l’autorisation des Santons (les habitants de la région de Saintes), acceptant leur invitation à revenir, mais peut-être sans leur dire qu’il arriverait avec ses 350 000 sujets…
La proposition d’Orgétorix est reçue avec enthousiasme par les Helvètes. Pendant deux ans, ils construisent des milliers de chariots pour charger les bagages, les pelles et les râteaux, ils accumulent un important ravitaillement qui leur servira pour la route. Le départ est fixé à l’équinoxe de printemps de la troisième année. Mais hélas, Orgétorix prend froid, s’alite et meurt ! Trop tard pour reculer ! De plus, les Helvètes veulent réaliser le vœu de leur ancien chef. Et pour que personne ne soit tenté de rester sur place et de profiter des biens de tous les autres, pour éviter aussi que les Germains accourent sur les terres abandonnées, ils brûlent leurs maisons, leurs étables, leurs granges, leur fourrage, leurs douze places fortes ou oppida, leurs 400 villages. Tout ! Ils brûlent tout ! L’équinoxe de printemps arrive, les Helvètes partent ! Ils se rassemblent à la sortie du lac Léman, près du Rhône qu’ils souhaitent traverser. Mais cette zone se trouvant en territoire romain, il faut demander une autorisation pour la traverser. À qui ? Au gouverneur de la Gaule transalpine, un nommé Caïus Julius César…
De César au tsar
Lorsqu’il entre dans l’histoire, Jules César (-101 à -44) n’est déjà plus tout jeune : il a quarante-trois ans. On dit qu’un jour, se trouvant devant une statue d’Alexandre le Grand, son idole, il se mit à pleurer parce qu’il arrivait à un âge où il n’avait encore rien accompli d’extraordinaire alors qu’Alexandre avait, à sa mort à trente-trois ans, soumis l’univers… Selon une étymologie populaire, César viendrait du latin