La tactique de la terre brûlée, c’est presque le seul recours des Gaulois qui ne peuvent faire face aux légions romaines. Cette technique de combat consiste à empêcher l’ennemi de s’approvisionner sur le territoire où il passe, et cela en incendiant tout : les villages, les récoltes, les fourrages. Dès le début des hostilités, cette technique fonctionne parfaitement : la panique commence à faire son apparition dans les camps romains affamés, sans ressource pour leurs chevaux.
Les légions de César se dirigent alors vers Avaricum (Bourges), ville riche où elles espèrent trouver tout ce qui leur manque cruellement. Vercingétorix qui a devancé les Romains demande aux Bituriges – les habitants de Bourges –de brûler leur ville ! Mais les Bituriges se jettent à ses pieds, font valoir la solidité de leurs remparts, l’abondance de leurs réserves, leur courage : ils résisteront, disent-ils, et César s’en ira comme il est venu ! Vercingétorix se laisse attendrir. Le siège de la ville par les Romains commence le 27 mars 52 avant J.-C. Un mois plus tard, les soldats de César forcent les défenses des Bituriges. Toute la population est passée au fil de l’épée, la ville riche de ses artisans exceptionnels, de ses métallurgistes, de ses esprits éclairés est détruite dans la rage !
Gaule Télécoms !
À Orléans, en janvier -52, le chef des Sénons révoltés, Acco, est mis à mort par les soldats de César. Humiliés, les habitants massacrent au petit matin tous les commerçants romains de leur ville. La nouvelle se répand avec une rapidité incroyable dans toute la Gaule. Elle est ainsi reçue dans l’après-midi en Auvergne, à 250 kilomètres ! Par quel prodige ? Gaule Télécoms, tout simplement ! Et comment cela fonctionne-t-il ? C’est très simple et très économique : vous placez de prairie en prairie, de colline en colline, des crieurs à la voix de stentor qui porte très loin, jusqu’au crieur suivant, et ainsi de suite – des portables gaulois en quelque sorte. C’était, en Gaule, un procédé couramment utilisé pour transmettre les informations. Étonnant, non ? Et avec des puces naturelles, uniquement !
Où se trouve Gergovie ?
On ne sait pas ! On ne sait pas avec certitude où se trouve Gergovie ! On a tout essayé : les fouilles, les observations diverses, la main à l’oreille pour intercepter un dernier bruit de la bataille, même un petit bruit de rien qui se serait égaré dans le temps. Eh bien rien, rien de rien ! Bien sûr, on sait que Gergovie, c’est à Clermont-Ferrand, là n’est pas le problème ! Le problème est de savoir si c’est au sud de la ville ou au nord. Si c’est au sud, le nouveau problème est de savoir si l’oppidum se situe sur le plateau de Merdogne qui domine la ville – site officiel visité par 80 000 personnes chaque année – ou bien sur l’éperon rocheux du Crest, à douze kilomètres ! Et si c’est au nord – pourquoi pas –, Gergovie est sur les côtes de Clermont ! Mais chut… Cette incertitude a déjà déclenché de violentes polémiques entre les descendants des Arvernes, ceux des Éduens et ceux de légionnaires romains ayant fait souche dans cette magnifique région. Une simple et modeste suggestion : de toute façon, dans la patrie de Michelin, Gergovie, ce sera toujours un tout petit pneu plus loin…