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« J’épouse un ventre ! » Ainsi s’exprime Napoléon lorsqu’il présente à son entourage son mariage avec Marie-Louise de Habsbourg-Lorraine, dite Marie-Louise d’Autriche, née le 12 décembre 1791. Il a besoin d’un héritier. Marie Waleska lui a prouvé, en lui donnant un enfant, qu’il n’était pas stérile. Marie-Louise n’a pas encore dix-huit ans quand elle découvre, le 27 mars 1810, celui qu’elle a longtemps appelé, comme tout le monde à la cour de Vienne, le monstre ! On l’a fait changer d’avis, progressivement, pour raison d’État…

27 mars 1810 : « C’est l’empereur ! »

Le 27 mars 1810, Napoléon est tout excité. La rencontre est prévue à Soissons, mais, n’y tenant plus, il file en compagnie de Murat vers Reims. Il rencontre alors le cortège de 300 personnes qui accompagne la promise impériale. Il ouvre la porte du carrosse de Marie-Louise qui, somnolente, est prise d’un mouvement de recul devant ce petit homme au teint jaune. « C’est l’empereur », lui dit-on, et elle se laisse embrasser.

Douce, bonne, naïve et fraîche

À Soissons, l’étape est brève. Le cortège repart vers Compiègne. Napoléon demande aux Murat qui l’accompagnaient de le laisser seul avec Marie-Louise dans le carrosse. Et tout le monde remarque, à l’arrivée, que la robe de Marie Louise est toute chiffonnée, que sa coiffure a souffert, bref, qu’il a dû s’en passer, des choses… Et ce n’est pas terminé : un grand banquet doit être servi à Compiègne. On attend les deux tourtereaux une heure, deux heures. À minuit, ils ne sont toujours pas là. Le maître des cérémonies annonce, l’œil égrillard, que leurs majestés se sont retirées… Un ventre ! Napoléon s’aperçoit que Marie-Louise ne se réduit pas seulement à cet élément anatomique. Le lendemain, il conseille à Savary, son aide de camp : « Mon cher, épousez une Allemande, ce sont les meilleures femmes du monde, douces, bonnes, naïves et fraîches comme des roses ! »


Fait d’hiver

En 1791, Marie-Louise est née, et Bonaparte a bien failli mourir : en effet, jeune lieutenant de vingt-deux ans, il est en garnison à Auxonne, en Côte-d’Or. Le 5 janvier, alors que les fossés de la forteresse sont gelés, il patine avec deux autres militaires, en attendant le repas de midi. Soudain, la cloche sonne, indiquant que l’heure de passer à table est arrivée. Bonaparte, le ventre creux, ne suit pas ses deux amis qui insistent pour qu’il effectue avec eux un dernier tour sur la glace. Ils s’élancent. Moins d’une minute plus tard, dans un bruit mat, amplifié par les murs de la forteresse, la glace se fend et engloutit les deux jeunes hommes qui meurent aussitôt ! Un peu moins d’appétit, et Napoléon Bonaparte eût pour toujours glissé dans la rubrique obscure des faits divers oubliés…

20 mars 1811 : il est né, le roi de Rome !

Dix-neuf. Vingt ? Vingt et un… Vingt-deux ! Si le premier enfant de Marie-Louise avait été une fille, les Parisiens savaient qu’ils n’entendraient que vingt et un coups de canon. Au vingt-deuxième, ils savent que c’est un garçon, un héritier impérial ! Cent coups de canon sont tirés ce 20 mars 1811. Napoléon est fou de joie ! Pourtant, l’accouchement a été difficile : consulté, l’empereur a décidé que si une seule des deux vies devait être sauvée, ce serait celle de Marie-Louise. Pendant un temps, on croit l’enfant mort-né. Finalement, tout se termine bien, et l’enfant nouveau-né est prénommé : Napoléon-François-Joseph Charles. Il est, en naissant, roi de Rome !


1812 : la Grande Armée fond dans la neige

Moscou ! Napoléon en rêve ! Il va tout sacrifier pour y parvenir, y demeurer malgré tous les conseils de prudence qui lui sont donnés. Lorsqu’il donnera l’ordre d’en repartir, il sera trop tard.

La Grande Armée cosmopolite

Il faut imaginer 600 000 hommes, peut-être 700 000 ! On y trouve des Suisses, des Croates, des Italiens, des Espagnols, des Portugais, des Saxons, des Polonais, des Allemands, des Illyriens, des Napolitains, des Prussiens, des Westphaliens, des Hessois, des Wurtembergeois, des Autrichiens et… des Français ! C’est la Grande Armée, celle qui s’ébranle en juin 1812 vers la Russie. Que s’est-il donc passé puisque le tsar Alexandre Ier et Napoléon avaient uni les destinées de leurs pays pour la vie – ou presque – à Tilsit ? Le blocus ! Le commerce souffre beaucoup du blocus continental destiné à asphyxier l’Angleterre. Aussi Alexandre Ier, en 1810, a-t-il autorisé l’ouverture du port de Riga. Des marchandises anglaises ont de nouveau envahi la Russie comme au bon vieux temps, et les exportations ont pu reprendre peu à peu. Le plan de Napoléon contre l’Angleterre tombe à l’eau, l’eau de la Baltique.

« Lui faire faire des marches, des contremarches… »

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