Murat, né en 1767, fils de Jeanne Loubières et de Pierre Murat, aubergistes à Labastide-Fortunière – depuis, Labastide-Murat – dans le Lot-et-Garonne. Murat l’intrépide, Murat la folie à la tête de ses charges de cavalerie auxquelles rien ne résiste. Murat d’Austerlitz, d’Eylau, de Wagram, Murat de la Moskova, mais pas de Waterloo… Murat qui, au combat, pare son cheval de la peau de panthère d’apparat, et se pare lui-même avec tant de couleurs, d’uniformes extravagants que même les ennemis se le montrent du doigt, étonnés et amusés ! Murat, le beau-frère de Napoléon qui l’a fait roi de Naples. Après la défaite de Leipzig en 1813 : il quitte la Grande Armée, rentre dans son royaume italien, commence à l’administrer. Allié à l’Autriche, il va combattre les Français en 1814 ! En 1815, lors des Cent-jours, il attend l’appel de Napoléon. Cet appel ne viendra pas. Murat manquera cruellement à Waterloo !
Louis XVIII demande au congrès de Vienne qu’un Bourbon soit rétabli sur le trône de Naples. À la suite de diverses aventures, Murat est arrêté en Calabre, le 8 octobre 1815. C’est à Naples que les ambassadeurs décident de son sort. L’Autriche, la Prusse et la Russie optent pour la prison. L’Espagne et l’Angleterre demandent la mort. L’ambassadeur anglais ajoute : « Tuez-le, je prends tout sur moi ! » Le 13 octobre 1815 au matin, Joachim Murat, quarante-huit ans, prince de Pontecorvo, se rend sur les lieux où va être exécutée la sentence. Il adresse aux soldats qui l’attendent, contraints d’obéir, des paroles de compassion. Il va commander lui-même le peloton d’exécution. Dans ses mains il serre un médaillon où figure le portrait de sa femme, la reine Caroline. Les yeux ouverts, il crie « Feu ! »
L’Empire français en 1813
Rien ne va plus ! En mars 1813, la Confédération du Rhin qui, depuis 1806, permettait de gonfler la Grande Armée, est dissoute. En Prusse, des milliers de volontaires affluent pour aller combattre l’oppresseur Napoléon. Bernadotte apporte son alliance aux Anglais. Bernadotte, le mari de la première fiancée de Napoléon, Désirée Clary ! Il porte tatoué sur son bras le bonnet phrygien, et la devise : « Mort aux rois ! », pourtant, il deviendra l’excellent roi Charles XIV de Suède, jusqu’en 1844. La sixième coalition est en route ! Elle rassemble l’Angleterre, la Russie, la Suède, l’Autriche – qui se joint lentement aux autres –, et la Prusse. Napoléon évalue ses effectifs : 600 000, peut-être 700 000 hommes en rappelant les classes plus âgées. La campagne d’Allemagne où vont se dérouler les opérations militaires peut commencer.
Napoléon ne réussira à rassembler que 200 000 combattants, parmi lesquels se trouvent nombre d’étrangers qui peuvent fort bien changer de camp en plein combat ! La campagne d’Allemagne s’ouvre le 2 mai par la bataille de Lützen au cours de laquelle les jeunes recrues – appelées les Marie-Louise – se comportent avec autant de bravoure que des vétérans, selon Napoléon, avec autant de générosité face à la mort également puisque 18 000 d’entre eux jonchent les abords du village de Kaïa. Battus, les Russo-Prussiens sont rattrapés par l’empereur le 20 mai 1813 à Bautzen, près de Dresde. Cent trente mille Français battent les 100 000 Russo-Prussiens qui leur font face, et chacun des adversaires laisse, au soir du 21 mai, plus de 20 000 morts sur le champ de bataille. Un armistice est signé le 4 juin. Ce n’est qu’une pause ! Dans le sud de l’Empire, Wellington, l’Anglais, remporte victoire sur victoire, et se rapproche des Pyrénées, s’en va lentement, sans le savoir, vers un petit village de Belgique qu’il atteindra en juin 1815…