Il faut sortir de Leipzig par un petit pont sur l’Elster, le seul pont disponible, que canonnent sans cesse les ennemis auxquels se sont joints d’autres combattants qui ont imité les Saxons ! Les troupes françaises s’engagent sur le pont. Minés par les boulets, il s’effondre ! Plus de 15 000 soldats demeurent sur la rive, ils vont être massacrés ou faits prisonniers. Certains tentent de passer la rivière à la nage, tel MacDonald qui y parvient, ou le maréchal Poniatowski qui se noie. Le 21 octobre, Napoléon est en route pour la France, suivi d’une centaine de milliers d’hommes qui vont livrer quelques batailles à la frontière avant de regagner la capitale. Les alliés, au début de décembre, annoncent qu’ils vont poursuivre la guerre, non contre la France, mais contre Napoléon. La campagne de France va commencer dès janvier 1814 !
1814 : la campagne de France
Le repli commencé en Allemagne s’accentue : la France devient le champ de bataille où s’affrontent les coalisés et les troupes de l’empereur vainqueur à plusieurs reprises.
Champaubert, Montmirail, Montereau
Trois cent mille coalisés commandés par Blücher, Schwartzenberg, Bernadotte, vont affronter les 50 000 soldats de Napoléon ! 27 janvier 1814 : bataille de Saint-Dizier : Napoléon vainqueur ! 29 janvier, bataille de Brienne : victoire des Français ! À la Rothière, le 1er février, ils sont un contre trois et doivent battre en retraite. Le 10 février, les 30 000 hommes de Marmont, Ney et Mortier écrasent sans mal les 5 000 soldats du général Olsouviev à Champaubert ! Le 11 février, à Montmirail, victoire de Napoléon contre l’avant-garde de Blücher. Le 14 février, deuxième victoire de Montmirail contre Blücher qui n’avait pas pris au sérieux la défaite de son avant-garde. Le 17 février, bataille de Mormant contre les Russes : Napoléon vainqueur ! Le 18, à Montereau, il s’empare du pont, les coalisés reculent ! Le 24 février 1814, l’empereur entre dans la ville de Troyes qu’il vient de libérer, la foule l’acclame !
30 mars 1814 : la capitale capitule !
Dans le sud, Wellington poursuit sa remontée. Les Autrichiens sont à Lyon. Murat et ses Napolitains combattent désormais les Français ! Blücher, l’Autrichien, que Napoléon poursuit, fuit vers Laon où les Français, après une victoire à Craonne le 7 mars 1814, sont défaits le 9 mars. Malgré cette victoire, les coalisés sont découragés. Napoléon les poursuit partout, il attaque où on ne l’attend pas, libère des villes prises. Mais le 19 mars, Schwarzenberg qui opérait un mouvement de retraite fait demi tour, afin d’essayer une dernière fois de battre l’imbattable qui ne dispose plus que de 25 000 hommes. L’empereur prend la tête de la charge, comme s’il voulait en finir avec la vie ! Le 23 mars, les combattants sont las, Napoléon prépare un plan d’attaque dont il envoie le détail à Marie-Louise : les soldats de Blücher s’emparent du message.
« Je voudrais vous serrer tous sur mon cœur… »
Blücher connaissant alors les projets de l’empereur peut les déjouer. Pendant que Napoléon se bat à Saint-Dizier, il approche de Paris. Le 30 mars 1814, il occupe Montmartre, bombarde la capitale qui capitule. Dès le lendemain, la troupe bigarrée des coalisés nomades campe sur les Champs-Élysées… Le tsar Alexandre et le roi de Prusse entrent dans Paris. Ils décident avec Talleyrand de nommer un gouvernement provisoire. Le 2 avril, Napoléon et sa famille sont déchus du trône. Après bien des hésitations, Napoléon accepte le 5 avril 1814, de signer son abdication. Le 11 avril, il apprend qu’il conserve son titre impérial et reçoit l’île d’Elbe. Le 12 avril, à Fontainebleau, il tente de se suicider. Le 20, il fait ses adieux à sa vieille Garde : « Adieu, mes enfants, je voudrais vous serrer tous sur mon cœur »… Puis il part pour son île où il va régner sur 13 800 habitants. En France, on respire ! La paix va enfin revenir.
Le congrès de Vienne : affaiblir la France