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Vienne, en Autriche. De novembre 1814 à juin 1815 va se tenir un congrès auquel participent les grandes puissances européennes. Leur objectif : se partager les dépouilles de l’Empire napoléonien, ramener la France à ses frontières de 1789, et surtout l’affaiblir de façon durable, sinon définitive, sur le plan politique et économique. L’ambiance est à la fête dans la capitale autrichienne : 1 000 coups de canon ont ouvert le congrès en novembre ; réceptions, banquets, bals, chasses vont se succéder pendant plusieurs mois ! La musique a sa place : Beethoven dirige lui-même (fort mal, rapporte-t-on…) deux de ses œuvres : Fidelio, et la 7e Symphonie dont l’allegretto est bissé ! Metternich pour l’Autriche, Nesselrode pour la Russie, Castelreagh, puis Wellington pour l’Angleterre, le baron Humboldt et le prince de Harenberg pour la Prusse – Talleyrand est l’observateur français – décident que la Confédération du Rhin créée par Napoléon en 1806 est transformée en Confédération germanique de trente-neuf États autonomes englobant la Prusse et l’Autriche.


Le roi Louis XVIII sur le trône de France

La première Restauration de la monarchie va succéder à l’Empire : le frère de Louis XVI prend le nom de Louis XVIII – le jeune Louis XVII étant mort à la prison du Temple en 1795. Le tsar de Russie Alexandre Ier est tout heureux de l’accueillir à Paris. Pas pour longtemps…


Alexandre Ier: « Je viens vous apporter la paix »

Tout heureux, le tsar Alexandre Ier. Il vit un rêve : il est entré vainqueur dans Paris, il a battu Napoléon et, maintenant, le voici pour peu de temps aux commandes de la France, ou presque ! Le voici dans ce pays dont il aime la culture, la langue. Il est plein de bonnes intentions. « Je viens vous apporter la paix ! », a-t-il déclaré à la population parisienne, en franchissant la porte Saint-Denis, le 31 mars à midi, en compagnie du roi de Prusse. Alexandre ! Il s’est fait un allié solide en la personne de Talleyrand, l’évêque d’Autun, le conseiller de l’empereur, qui change de camp avec beaucoup d’aisance et de naturel – Talleyrand qui, depuis longtemps, a mis son mouchoir d’oubli sur la remarque que lui a faite Napoléon ce jour de 1809 où il a appris que l’évêque au pied bot le trahissait avec les Russes : « Tenez, lui avait lancé l’empereur, vous êtes de la merde dans un bas de soie ! » Donc, Alexandre Ier, qui retrouve finalement en Talleyrand un vieux complice, soutient le comte de Provence qui monte sur le trône de son frère Louis XVI, et prend le nom de Louis XVIII.


Alexandre vert de rage !

À Paris, les Russes sont partout : les cosaques construisent des huttes sur les Champs-Élysées, ils sillonnent enveloppés dans leurs peaux de bête les grands boulevards. On croise aussi des Tartares, des Sibériens, des Kalmouks. Leurs petits chevaux poilus étonnent même le petit Victor Hugo qui les décrira plus tard dans ses souvenirs d’enfance. En exil en Angleterre depuis des années, le comte de Provence arrive le 29 avril à Compiègne. C’est un homme de cinquante-huit ans, obèse et presque impotent. Alexandre attend des remerciements ou tout au moins une attitude sympathique de la part de ce Louis XVIII à qui il donne un trône. Mais le souverain se montre si condescendant, si méprisant qu’Alexandre en est choqué ! Lors du souper de cérémonie qui suit leur rencontre, le nouveau roi entre dans la salle à manger sans se préoccuper de son invité, et s’assoit dans le seul fauteuil disponible. De plus, il demande à être servi le premier ! Dès la fin du dîner, le tsar fait demander sa voiture et rentre à Paris, vert de rage et d’humiliation !


La personne du roi : inviolable et sacrée

Voici donc la Restauration qui commence. Le 2 mai 1814 au château de Saint-Ouen – qui n’existe plus –, devant le Sénat qui a constitué un gouvernement provisoire après la déchéance de l’empereur, Louis XVIII prononce une déclaration où apparaissent les grandes lignes de la charte constitutionnelle qui sera présentée officiellement au Palais Bourbon le 4 juin 1814. Cette charte comporte soixante-quatorze articles. Louis XVIII a préféré le terme « charte » à celui de « constitution », trop révolutionnaire à son goût. En voici l’essentiel :


Les conquêtes de la révolution et du consulat y sont sauvegardées : la loi est la même pour tous, les biens nationaux sont conservés par leurs acquéreurs, la liberté de culte est confirmée, et le code civil continue d’être utilisé.

Le pouvoir exécutif va être exclusivement réservé au roi qui tient à affirmer le caractère « inviolable et sacré » de sa personne.

Le roi peut approuver ou suspendre les lois, dissoudre la chambre des députés.

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