Face à cet inquiétant recul des acquis de la révolution, l’opposition s’organise autour de Guizot. Aux élections de 1828, les libéraux l’emportent et Villèle démissionne.
Chateaubriand : un homme de plume
Saint-Malo. Le Grand-Bé. C’est là que François-René de Chateaubriand (1768 - 1848), le vicomte, a désiré être enterré, debout, face à la mer. Depuis, il a reçu des milliers de visiteurs, pas toujours très romantiques – Jean-Paul Sartre, par exemple… Le vicomte a vécu son enfance et son adolescence dans le lugubre château de Combourg, non loin de Rennes. Devenu sous-lieutenant, il a effectué un voyage en Amérique pour fuir la Révolution, avant de se rallier à l’armée du prince de Condé et d’être blessé au siège de Thionville. Il se rapproche du consulat et du consul Bonaparte avec qui il n’entretiendra jamais de bons rapports, celui-ci ne l’estimant guère, le considérant surtout vaniteux et opportuniste.
Après un voyage en Orient, Chateaubriand se retire dans sa propriété de La Vallée-aux-Loups près de Sceaux. Toutes les gloires de l’Empire lui échappent et excitent en lui une jalousie qui éclate à la Restauration dans le pamphlet
Le peuple travaille de l’aube au soir, il souffre et ne récolte presque rien de tous ses efforts, à peine de quoi manger. L’explosion sociale survient en plein été 1830.
Villèle sur la touche, Charles X décide de confier la direction du ministère à un libéral : Martignac. Échec. Il s’adresse alors à Jules de Polignac – un autre …gnac –, très impopulaire. C’est un curieux personnage, Jules de Polignac : il prétend que la vierge lui apparaît chaque matin et qu’il suit ses conseils. Est-ce alors la Vierge qui a soufflé de dire, le 28 juillet 1830, lorsqu’on vient l’avertir que la troupe fraternise avec le peuple : « Eh bien, qu’on tire sur la troupe ! », ce n’est pas certain. Et puis, tant qu’à faire, la Vierge aurait pu lui annoncer ces journées révolutionnaires, au nombre de trois, connues sous le nom des Trois Glorieuses, et qui vont conduire à l’abdication du roi Charles X !
C’est la nomination de Polignac qui a tout déclenché : la Chambre libérale s’est montrée fort mécontente de ce choix. Deux cent vingt et un députés, le bourgeois Royer-Collard en tête, lui ont envoyé une sorte de pétition où ils affirment vouloir prendre en main le destin du royaume ! Charles X l’a dissoute afin d’organiser de nouvelles élections qui se déroulent en juin et juillet 1830. Les libéraux y sont plus que jamais représentés !