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5 juin 1832. On se bat derrière la barricade de la rue de la Chanvrerie – supprimée aujourd’hui par la rue Rambuteau, elle reliait les rues Saint-Denis et Mondétour – dans le quartier des Halles. Pendant que les balles sifflent, un petit garçon, passé devant la barricade, chante en allant, de mort en mort, vider les gibernes ou les cartouchières : On est laid à Nanterre / C’est la faute à Voltaire / Et bête à Palaiseau / C’est la faute à Rousseau… Soudain, une balle mieux ajustée que les autres atteint l’enfant feu follet. Il tombe, se redresse, s’assied sur son séant, un long filet de sang raie son visage. Il chante encore : Je suis tombé par terre / C’est la faute à Voltaire / Le nez dans le ruisseau / C’est la faute à… Il n’achève pas. Une seconde balle l’arrête. Il s’abat, la face contre le pavé. Sa petite grande âme vient de s’envoler. Vous l’avez reconnu à travers les mots de l’imaginaire hugolien : Gavroche, le fils des Thénardier ! Non loin se trouvent Jean Valjean, Marius et Javert, encore vivant…

10 avril 1834 : le drapeau noir flotte sur Fourvière

Deux ans plus tard, le 9 avril 1834, débute la seconde insurrection des canuts, les députés ayant voté une loi restreignant la liberté des associations. L’armée occupe la ville, tire sur la foule désarmée. Les ouvriers s’organisent, prennent d’assaut des casernes, élèvent des barricades. Le 10 avril, le drapeau noir flotte sur Fourvière. Le 11, le quartier de la Croix-Rousse est bombardé par la troupe ! À Paris, des barricades s’élèvent dans le Marais ; 40 000 soldats mobilisés sont dépêchés par Adolphe Thiers et Bugeaud pour mater la révolte.

14 avril 1834 : rue Transnonain, on massacre les bébés

Le 14 avril, alors qu’un détachement militaire passe rue Transnonain à Paris – rue Beaubourg, aujourd’hui –, un coup de feu est tiré d’une fenêtre du numéro 12. Les soldats envahissent alors l’immeuble et massacrent tous ses habitants, les hommes, les femmes, les enfants, les bébés, les vieillards ! Honoré Daumier, le dessinateur, en a laissé un témoignage poignant. À Lyon, l’armée reconquiert la ville le 15 avril. Six cents morts, 10 000 prisonniers dont la plupart seront déportés ou emprisonnés, tel est le bilan de ces journées lyonnaises demeurées dans l’histoire sous le nom de Semaine sanglante.

Tout le monde au charbon !

Partout, l’agitation sociale menace en même temps que l’industrialisation se développe. En 1847, plus de six millions d’ouvriers travaillent en France, pour la production de soie, d’étoffes, mais aussi pour celle du fer qui sert à construire des machines, notamment des machines à vapeur, et pour extraire des mines ce qui alimente ces machines, le charbon ! L’industrie du fer est en plein essor. C’est l’époque de la naissance d’usines métallurgiques, comme l’usine Schneider du Creusot qui est la plus grosse entreprise française – les conditions de travail y sont déplorables.

8 mai 1842 : la première catastrophe ferroviaire

Le chemin de fer commence à se développer, malgré les réticences des investisseurs bourgeois et de la population. La première ligne, entre Paris et Saint-Germain, est inaugurée le 24 août 1837 ; mais, le 8 mai 1842, la première catastrophe ferroviaire a lieu à Bellevue, sur la ligne Paris-Versailles : les wagons déraillent, le convoi prend feu. Les passagers cherchent à sortir mais ne le peuvent pas : les portières sont fermées à clé après le départ ! On dénombre 150 morts, dont Dumont d’Urville, le découvreur de la Terre Adélie – du prénom de sa femme. Le découvreur de la Vénus de Milo perd également la vie dans cette catastrophe –, il avait rapporté cette statue en 1819 de l’île de Milos, en Grèce ; elle est aujourd’hui exposée au Louvre.


Bugeaud, la casquette et le choléra

Bugeaud avait-il une casquette si remarquable qu’elle demeure l’élément de sa personne, et presque de sa vie, qu’on connaît le mieux ? Oui, il semble que cette casquette était en réalité une sorte de shako auquel il avait fait ajouter une visière arrière afin de se protéger du soleil. La conquête de l’Algérie qu’il a menée de 1836 à 1844, malgré l’habile résistance de l’émir Abd el-Kader, en fut sans doute facilitée… Cette conquête fut musclée, effectuée par de redoutables colonnes expéditionnaires. Elle lui valut le bâton de maréchal. Il mourut du choléra le 10 juin 1849.

La bande à Thiers

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