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Pendant toute la Monarchie de Juillet, la bande d’Adolphe Thiers surveille de près les journalistes ! Elle empêche que toute information poussant à la haine du roi – c’est-à-dire révélant la misère du peuple – soit publiée. Pourtant, cette misère est immense. Les enquêtes menées par les docteurs Villermé à Lyon, Guépin à Nantes, attestent d’une situation alarmante : les logements sont des taudis, l’état général de la santé physique est plus qu’alarmant. Plus de 50 % des jeunes ouvriers sont réformés pour déficience physique, l’espérance de vie ne dépasse pas trente ans ! Pendant ce temps, la haute bourgeoisie « louis-philipparde » surveille chaque matin en dégustant sa brioche le cours de ses actions, s’enrichit sans scrupule et sans pitié !


Guizot, le conservateur : « Enrichissez-vous »

La bourgeoisie craint avant tout le désordre qui pourrait naître de l’accroissement de la misère. Celle-ci peut être combattue, selon Thiers et Guizot, par l’enrichissement des classes possédantes, enrichissement qui aura quelques retombées sur les classes populaires et diminuera la misère, et par l’instruction des masses qui ne se laisseront pas gagner par n’importe quelle idéologie subversive.

Les enfants de cinq ans à la mine

Thiers et Guizot ne s’inquiètent guère de la misère. Pour eux, le problème social se réglera de lui-même lorsque l’enrichissement général aura atteint un niveau suffisant. Le résumé de cette conception du progrès social pourrait tenir en deux mots « Enrichissez-vous », prononcés par Guizot, mais cette formule fait partie des mots historiques inventés, et il n’en existe aucune trace dans les archives ! Cette théorie singulièrement floue laisse le champ libre aux profiteurs, aux prédateurs de tout poil. Ni l’État, ni les élus – les riches en petit nombre – ne désirent faire quoi que ce soit pour améliorer le sort des ouvriers. Chacun sait, dans les fabriques où les conditions de travail sont inhumaines, que seule la révolution permettra de diminuer les journées de quinze ou dix-huit heures, sans repos, sans vacances, sans protection sociale, d’augmenter les salaires dérisoires qui ne couvrent pas les besoins du ménage, et d’empêcher que les enfants de cinq ans travaillent et meurent dans les mines, ou sous les métiers à tisser !

Le remède Guizot : l’instruction !

Les doctrines révolutionnaires ! C’est, pour Guizot, le pire des dangers, c’est le ferment des soulèvements, le poison, la peste, le choléra, bref, comment éviter que les classes populaires se laissent gagner par des théories dangereuses pour la bourgeoisie riche ? Il n’y a qu’un remède : l’instruction ! Guizot y croit d’autant plus que les républicains ne cessent de réclamer l’alphabétisation des masses, et que, les créant avant eux, il va les battre sur leur propre terrain ! Ainsi sont créées les écoles primaires publiques – par la loi Guizot de 1833.

La naissance de deux écoles

Que faire alors des écoles des congrégations religieuses ? Thiers se méfie de ces établissements. Il ne verrait pas d’un mauvais œil leur suppression. Cependant, les cléricaux ne l’entendent pas ainsi. Il faut qu’une loi soit votée – la loi Falloux, qui ne le sera que le 15 mars 1850 – pour que naissent les deux écoles :


d’une part, l’école publique, fondée et entretenue par les communes, les départements ou l’État ;

d’autre part l’école libre, fondée et entretenue par des particuliers ou des associations.

Les intentions de Guizot ont d’heureuses conséquences : elles font reculer de façon considérable l’analphabétisme, et contribuent à donner son véritable envol à la langue française, dans le pays tout entier.


Louis-Philippe six fois raté !

Né sous une bonne étoile, Louis-Philippe, ou victime de maladroits : il échappe à six attentats entre 1832 et 1846 :


Le 27 février 1832, Bertier de Sauvigny tire d’un cabriolet sur Louis-Philippe. Échec. Sauvigny est acquitté.

Le 19 novembre 1832, le journaliste Louis Bergeron est accusé d’avoir tiré sur Louis-Philippe au moment où celui-ci traversait le Pont-Royal. Bergeron est acquitté.

Le 28 juillet 1835, la machine infernale de Fieschi, faite de vingt-cinq canons de fusil fixés sur un châssis – l’ancêtre des orgues de Staline… –, se déclenche au passage du cortège royal. Le maréchal Mortier – qui fit sauter le Kremlin en octobre 1812 sur ordre de Napoléon – est atteint d’une balle au cœur. On compte dix-huit morts et vingt-deux blessés. Le roi Louis-Philippe s’en tire avec un peu de noir au front, une balle l’a effleuré !

Le 27 décembre 1836, Meunier tire un coup de pistolet sur le roi qui sortait du palais des Tuileries. Encore raté ! Meunier obtient sa grâce !

Le 15 octobre 1840, un certain Darmès se cache derrière un réverbère, quai des Tuileries, dégaine son pistolet au passage de Louis-Philippe, tire… Raté ! Darmès est condamné à mort et exécuté en 1841.

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