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C’est alors que surgit le prince Charles-Louis Bonaparte, neveu de Napoléon, évadé du fort de Ham, et qui rentre de Londres où il s’était réfugié. Il en a profité pour séduire une riche demoiselle Howard qui a mis à sa disposition toute sa fortune – ça aide ! « Mon nom, dit-il en proposant sa candidature pour les élections à la présidence de la République, se présente à vous comme un symbole d’ordre et de sécurité ! » Un symbole d’ordre ? Le mot qui sonne comme un programme est fort bien accueilli jusqu’au fin fond des campagnes où le souvenir du Petit Caporal et du Grand Empire sont encore vifs ! Pourtant, à Paris, la silhouette, l’allure empruntée et timide du neveu n’impressionnent guère. On le trouve même ridicule. Lamartine le qualifie de chapeau sans tête, et Ledru-Rollin, d’imbécile ! Les 10 et 11 décembre 1848, les élections ont lieu. Le 20 décembre, les résultats définitifs sont proclamés : l’imbécile obtient 74,2 % des voix, Cavaignac, 20 %, Lamartine 1 %…


Et voici Badinguet !

Qui est Badinguet ? C’est un ouvrier maçon qui, en réalité, s’appelle Pinguet. Mais ses compagnons l’appellent Badinguet. Badinguet travaille au fort de Ham. Et dans ce fort réside un prisonnier illustre ou qui se prend pour tel. En effet, ce prisonnier s’appelle Charles-Louis-Napoléon Bonaparte. Troisième fils de Louis Bonaparte – l’ancien roi de Hollande – et de Hortense de Beauharnais, donc neveu de Napoléon Ier le Grand, il est persuadé que, depuis la mort de Napoléon II, le duc de Reichstadt en 1832, son destin, c’est la France ! À deux reprises, en 1836 à Strasbourg, et en 1840 à Boulogne, il a tenté de prendre la place de Louis-Philippe, mais les deux tentatives ont sombré dans le ridicule, et lui, dans le fort de Ham. C’est là qu’il demeure prisonnier pendant six ans avant de s’en évader en revêtant les vêtements de Pinguet, dit Badinguet, ce qui lui vaudra, jusqu’à la fin de sa vie, le surnom de l’ouvrier maçon : Badinguet !

Comment rester au pouvoir ?

L’assemblée législative élue en 1849 marque le triomphe des monarchistes qui vont dominer une minorité de républicains ! Elle se met au travail sans tarder. Tout d’abord, le 31 mai 1850, la loi électorale est revue : il faut désormais justifier de trois ans de présence dans un canton pour pouvoir voter. Ainsi sont éloignés des urnes les éléments dangereux que sont les ouvriers mobiles et séditieux ! La presse ! Il faut s’occuper immédiatement de la presse, la museler si possible, elle est si dangereuse ! Une loi est votée : tout article considéré comme une offense au président de la République devient un délit ! Pendant ce temps, Louis-Napoléon semble ne pas approuver cette politique impopulaire ; il effectue de nombreux voyages en province où, partout, il est acclamé, rassurant à la fois le peuple et la bourgeoisie. Son seul désir ? Rester au pouvoir. Mais comment faire puisque la constitution prévoit que son mandat se termine au bout de quatre ans ?


Le coup d’État du 2 décembre 1851

Rester au pouvoir, c’est tentant. Et facile… Il suffit de se garantir le concours de l’armée et de la lancer dans les lieux où se prennent les décisions – l’Assemblée par exemple. C’est ce que va faire le prince-président…

Attendre le 2 décembre !

Comment faire pour rester au pouvoir ? Attendre le 2 décembre ! Pourquoi ? Allons, un petit effort de mémoire, le 2 décembre !… Le 2 décembre, c’est l’anniversaire du couronnement de l’empereur Napoléon Ier en 1804, c’est aussi l’anniversaire de la bataille d’Austerlitz, en 1805 ! Et tout cela est gravé dans la mémoire des Français, c’était la grande époque, celle du prestige ! Donc Louis-Napoléon attend la nuit du 1er au 2 décembre 1851. Il fait envahir


« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne… »

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