Haussmann est bien mal récompensé de ses efforts : un pamphlet intitulé
L’attentat d’Orsini
Le 14 janvier 1858, considérant Napoléon III traître à la cause italienne – l’Italie cherche à s’affranchir de tous les jougs qui l’empêchent de devenir un État indépendant –, l’Italien Felice Orsini et ses complices Rudio, Gomez et Pieri, lancent trois bombes sur le cortège impérial qui arrivait à l’Opéra par la rue Le Pelletier. Cet attentat fait huit morts, plus de 150 blessés, mais le couple impérial est indemne. Tout Paris s’illumine alors et acclame les souverains. Orsini est condamné à mort, il est exécuté le 13 mars 1858 après avoir crié : « Vive l’Italie, vive la France ! »
L’argent circule enfin grâce aux disciples de l’économiste et philosophe français Claude-Henri de Saint-Simon qui préconise l’investissement au lieu de la sécurité du placement. Ainsi sont créés :
Tout cela permet de financer la modernité : le chemin de fer, par exemple, prend un essor considérable. De 4 000 kilomètres de rails en 1848, le réseau passe à 20 000 kilomètres en dix-huit ans ! Les locomotives se perfectionnent et dépassent les cent kilomètres à l’heure. D’autres secteurs connaissent un progrès considérable : le procédé Bessemer, inventé en 1856, permet de quadrupler la production de fonte, de quintupler celle de l’acier. Les navires à vapeur se multiplient, le canal de Suez, construit par le Français Ferdinand de Lesseps, est inauguré en 1869, les ports s’agrandissent ; l’agriculture améliore ses méthodes, importées d’Angleterre, et ses rendements ; les grands magasins apparaissent : le Bon Marché, le Printemps, la Samaritaine ; l’exposition universelle de 1855 reçoit cinq millions de visiteurs, celle de 1867, onze millions !
L’art dans le collimateur
Attention : le bourgeois du second Empire aime le progrès, mais déteste le désordre ou tout ce qui est accusé d’en porter le germe, de quelque façon que ce soit. Qu’on en juge : en février 1857, le roman de Gustave Flaubert,
En 1860, au Mexique, Benito Juarez renverse le président conservateur Miramon, et s’en prend aux ressortissants espagnols, français et anglais dont beaucoup sont massacrés. La flotte des trois nations agressées bombarde alors Veracruz en décembre 1861. L’objectif consiste surtout à obliger Benito Juarez à honorer les dettes de son pays ! L’Espagne et l’Angleterre finissent par se retirer mais Napoléon III envisage de transformer le Mexique en grand empire catholique latin afin de contrebalancer la toute puissance protestante voisine et en guerre de Sécession : les États-Unis. La couronne de cet empire serait offerte à Maximilien d’Autriche, le frère de l’empereur François-Joseph Ier
qui deviendrait à coup sûr un allié ! Un détachement de 6 000 Français entre alors en action sous les ordres du général Lorencez. Son objectif : Mexico. Mais la route de Mexico passe par Puebla. Attaqués dans les deux forts où ils se sont retranchés, les Mexicains conduisent une défense héroïque qui oblige les Français au repli sur Orizaba où ils sont harcelés par la guérilla des partisans de Juarez. Lorencez est limogé, et remplacé par le général Forey qui, avec 30 000 hommes, met le siège devant Puebla en mars 1863.Camerone