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Le 30 avril 1863, un détachement de la Légion étrangère aux ordres du capitaine Jean Danjou, trente-cinq ans, se porte au devant d’un convoi venant de Veracruz et transportant de l’argent et des armes pour les Français. Sa mission est de le protéger des attaques des Mexicains. Attaqué à Palo Verde, le 30 avril à sept heures du matin, le détachement de soixante-deux hommes se réfugie dans la cour de l’auberge de Camerone, cour entourée de murs de trois mètres de haut. Danjou décide de fixer là les Mexicains le plus longtemps possible afin que le convoi ne soit pas attaqué. Un officier mexicain, considérant la disproportion des forces en présence – ils alignent 600 cavaliers et 1 200 fantassins ! – propose à Danjou de se rendre. La réponse ne se fait pas attendre. L’attaque commence à dix heures du matin.

À midi, Danjou est tué d’une balle en pleine poitrine. À deux heures, le sous-lieutenant Vilain tombe à son tour. Les Mexicains mettent le feu à l’auberge. Les légionnaires tiennent bon. À cinq heures, le sous-lieutenant Maudet résiste encore avec douze hommes ! Une heure plus tard, l’assaut final est donné. Il ne reste que cinq hommes retranchés au fond de la cour, baïonnette au canon, et qui déchargent leur arme dès que les Mexicains investissent la cour. Maudet et deux légionnaires tombent. Il ne reste que le caporal Maine et deux autres soldats qui résistent encore. Le colonel mexicain leur demande de se rendre. Ils ne le font qu’à la condition de conserver leurs armes. Ce à quoi l’officier leur répond : « On ne refuse rien à des hommes comme vous ! »

Les soixante-deux hommes de Danjou ont résisté pendant onze heures aux 2 000 combattants mexicains qui vont compter dans leurs rangs 600 tués ou blessés. Chaque année, le 30avril, au Mexique, à Camerone de Tejapa, dans l’État de Veracruz, on peut voir deux détachements de militaires, l’un mexicain, l’autre français, unis, qui rendent hommage aux soixante-deux héros de Camerone.

« Pauvre Charlotte ! »

Puebla finalement tombe le 7 mai 1863. Forey entre dans Mexico le 7 juin. Saligny, l’ambassadeur français proclame alors l’empire du Mexique. L’empereur Maximilien et sa femme Charlotte viennent s’y installer. Le maréchal Bazaine, envoyé par Napoléon III pour soutenir Maximilien, se met à comploter contre lui avec sa toute jeune compagne mexicaine, remplaçant sa femme qui s’est suicidée. Napoléon III, impressionné par la victoire des Prussiens contre les Autrichiens à Sadowa, se dit qu’il va avoir besoin de toutes ses ressources militaires, et malgré les supplications de Charlotte venue à Paris demander des renforts, il fait rapatrier Bazaine ! Charlotte en devient folle. Maximilien, resté avec une poignée d’hommes au Mexique, est bientôt arrêté, jugé et condamné à mort. Il est exécuté avec deux de ses fidèles le 19 juin 1867 au Cerro de las Campanas, une butte qui domine Queretaro. « Pauvre Charlotte » sont ses derniers mots !


La dépêche d’Ems : un caviardage de Bismarck

La Prusse fabrique des canons et n’attend qu’un prétexte pour attaquer la France, s’emparer des minerais de l’est, et fabriquer encore plus de canons pour d’autres attaques…

800 000 contre 300 000 !

En Europe, pendant ce temps, la Prusse a développé de façon considérable son potentiel militaire. Son armée de 800 000 hommes bien entraînés dispose des canons robustes et précis qui sortent de la société Krupp. Le chancelier Bismarck a réussi à réaliser l’unité allemande – en éliminant l’Autriche – et à rendre extrême l’hostilité à la France en révélant les projets d’annexion d’États frontaliers que celle-ci a proposé en sous-main à la Prusse. Il ne reste plus qu’un prétexte pour que les 800 000 Prussiens fondent sur les 300 000 Français qui peuvent être mobilisés !

Par l’aide de camp ?

Ce prétexte naît, au début de 1870, d’une querelle à propos de la couronne d’Espagne qui pourrait échoir à un Hohenzollern, Léopold, parent du roi de Prusse, Guillaume Ier. La France refuse une telle éventualité, obtient satisfaction et demande que le refus prussien soit définitif. Le 13 juillet 1870, la réponse, écrite à Ems par Guillaume Ier, est télégraphiée à Bismarck qui se trouve à Berlin. Bismarck en donne à la presse une version caviardée – tronquée… La dépêche – connue sous le nom de dépêche d’Ems – devient insultante : « L’ambassadeur de France a prié Sa Majesté de l’autoriser à télégraphier à Paris que S.M. s’engageait à ne jamais permettre la reprise de la candidature. S.M. a refusé de recevoir à nouveau l’ambassadeur et lui a fait dire par l’aide de camp de service qu’elle n’avait plus rien à lui communiquer. » Par l’aide de camp ? Quel mépris…


L’humiliante défaite de Sedan

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