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Comme prévu, les élections d’octobre font perdre aux républicains leur belle majorité. Une centaine de républicains d’extrême-gauche, qu’on appelle les radicaux, siègent avec plus de 200 conservateurs de droite pour une majorité gouvernementale de 260 députés. La rupture s’est produite surtout entre les républicains qu’on a appelés les opportunistes soutenant Jules Ferry dans ses visées colonialistes – opportunistes trouvent dans le terme affairistes une rime riche et justifiée – et les radicaux à la tête desquels on trouve George Clemenceau. Clemenceau, républicain vendéen, né à Mouilleron-en-Pareds, est devenu médecin après des études à Nantes et à Paris. Député de la Seine à partir de 1871, il est devenu le chef du noyau dur de l’extrême gauche, c’est lui qui a poussé Ferry à la démission. C’est lui aussi qui va faire entrer sur la scène politique un général fort populaire pour avoir substitué à la gamelle de ses soldats une assiette et une fourchette, les avoir autorisés à porter la barbe, et fait peindre leurs guérites en tricolore : le général Boulanger !

Le brave général Boulanger

Georges Boulanger est né à Rennes en 1837. Il est d’origine modeste, il a de la prestance, une maîtresse qui le domine complètement, et des idées qui font mouche :


Ministre de la Guerre, en 1886, il fait rayer des cadres de l’armée tous les chefs de grandes familles ayant régné sur la France. Et voilà gagnée la sympathie indéfectible des républicains.

Envoyé pour réprimer une grève, il ordonne que pas un coup de fusil ne soit tiré. Cette fois c’est le peuple qui lui tresse des lauriers.

Enfin, à la suite d’un incident de frontière avec l’Allemagne en 1887, il se déclare prêt pour la revanche ! Les patriotes de Déroulède – un poète nationaliste et antisémite – se rangent alors derrière lui !

Il devient vite le brave général Boulanger derrière lequel se rassemblent les déçus de toute sorte.

Un œillet rouge à la boutonnière !

Gênant, dangereux pour certains, Boulanger est mis à la retraite le 17 mars 1888, un an après que le président de la République, Jules Grévy, a démissionné pour une sombre histoire de trafic de décorations dans laquelle a trempé son gendre ! Celui qui a remplacé Grévy, le 3 décembre 1887, Sadi Carnot, petit-fils du grand Lazare Carnot qui fut homme de la Révolution, du consulat, de l’Empire et de la Restauration, fait pâle figure à côté du général Boulanger qui contente tout le monde avec un programme plutôt vague résumé en trois mots : « Dissolution, constituante, révision ». Révision ? Beaucoup de monarchistes voient dans ce mot un synonyme de restauration ! Clemenceau se mord les doigts d’avoir promu ce général ambigu, qui ne mesure pas vraiment la portée de ses mots, et qui, sans s’en apercevoir, menace la République ! Il devient alors le plus farouche adversaire de Boulanger qui porte et fait porter à ses partisans un œillet rouge. En 1888, le boulangisme bat son plein à Paris et en province.

12 juillet 1888 : Boulanger, blessé en duel, vacille…

Le 15 avril 1888, lors d’élections partielles, Boulanger est élu dans le Nord et en Dordogne. Le 19 avril, il fait son entrée au Palais-Bourbon, accompagné d’une foule de ses partisans. Jules Ferry craint le coup d’État ! Le 12 juillet, Boulanger affronte violemment à la tribune de l’Assemblée le président du Conseil Floquet à qui il demande la dissolution de la Chambre des députés – elle contient, pour lui et ses partisans, trop de notables républicains. L’affrontement connaît le lendemain un épilogue privé : les deux hommes s’affrontent en un duel à l’épée, et Floquet blesse à la gorge le général qui vacille sur la prairie de l’affrontement, mais aussi dans certains esprits qui trouvent déplacé ce règlement de compte. Cela ne l’empêche pas d’être triomphalement élu député de la Seine le 27 janvier 1889, lors de législatives partielles ! 245 236 voix sont allées à Boulanger, son adversaire, le républicain Jacques en a récolté 162 875, quant au blanquiste, Boulé, il en compte 17 038 !


La tour la plus haute du monde

1889 ! Trente millions de visiteurs vont se presser à l’exposition universelle inaugurée par le président Sadi Carnot le 6 mai. C’est le centenaire de la réunion des états généraux, première étape de la Révolution française, en 1789. On inaugure à cette occasion la tour Eiffel qui porte le nom de son concepteur ; il l’a imaginée en 1884, en a livré les plans définitifs en 1886. En 1887, sa construction a commencé. Le 21 août 1888, le deuxième étage était achevé – malgré une pétition d’artistes, Maupassant, Victorien Sardou, Charles Gounod, entre autres, qui s’opposent à son érection, la trouvant d’une laideur absolue. Et le 6 mai 1889, la tour la plus haute du monde est assaillie par une file de visiteurs ininterrompue jusqu’à nos jours…

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