Clovis ne tarda pas à tenir sa promesse de Tolbiac, et le 25 décembre 496 (la date est contestée par certains historiens), il se faisait baptiser dans l’église de Reims par l’évêque Rémi. Ce baptême revêt une signification particulière, et Clovis, le fin politique, ne l’ignore pas : il est le premier roi germanique – barbare pour les Romains – qui devient roi chrétien ! L’Église est désormais sous sa protection en terre gauloise, partout où il s’implantera. Des milliers de guerriers l’acclament et se font aussi baptiser. Quatre ans plus tard, Clovis s’attaque à Gondebaud, roi des Burgondes, poussé par Clotilde qui veut venger l’assassinat de ses deux frères et de ses parents. Après l’avoir battu, Clovis, habilement, en fait son allié, privant ainsi les Wisigoths d’une puissance qui pourrait se révéler décisive. Tout est donc prêt pour l’attaque du puissant voisin d’Aquitaine Alaric. Clovis le rencontre en 504, près d’Amboise. Ils boivent ensemble les meilleurs vins et l’hydromel, se garantissant mutuellement une paix sans fin !
Plutôt morts que tondus !
Clovis avait quatre fils : Thierry, Clodomir, Childebert et Clotaire qui se partagèrent le royaume de leur père. Clodomir fut tué au cours d’une bataille contre les Burgondes. Clodomir laissait trois garçons de dix, sept et quatre ans. La reine Clotilde se prit de tendresse pour ses trois petits-fils orphelins. Cela inquiéta Childebert leur oncle chez qui ils vivaient à Paris. Il prévint son frère Clotaire et ils décidèrent de tendre un piège à leur mère en lui demandant de leur envoyer Théobald, Gunthaire et Clodoald, les trois enfants de Clodomir, afin de les désigner successeurs au trône royal. Aussitôt qu’ils eurent quitté le palais, les enfants se retrouvèrent otages de leurs oncles qui envoyèrent à la reine Clotilde un messager. Celui-ci lui présenta une paire de ciseaux et une épée, lui demandant ce qu’elle préférait pour Théobald, Gunthaire et Clodoald qu’elle chérissait : qu’ils fussent tondus ou transpercés par l’épée. Elle répondit, dans sa douleur : « Plutôt morts que tondus ! »
Aussitôt que le messager eut appris aux oncles la réponse de Clotilde, Clotaire se saisit d’un poignard et en transperça l’aisselle de Théobald qui expira dans un grand cri. Gunthaire, entendant son frère, se jeta aux pieds de Childebert en l’implorant. Pris de pitié pour cet enfant de sept ans, Childebert demanda à Clotaire d’arrêter le massacre, mais celui-ci fut saisi d’une sorte de rage, il égorgea l’enfant. Puis ce furent les accompagnateurs des petites victimes qui furent passés au fil du couteau. Seul Clodoald avait échappé à la folie meurtrière. Devenu homme, il prit l’habit de moine et fonda un monastère tout près de Paris. Un monastère qui porta son nom : Clodoald, devenu Cloald, puis Cloud, et enfin, plus tard, Saint-Cloud.
La succession de Clovis est mouvementée : ses fils et petits-fils se livrent à une surenchère de rivalités cruelles. Les reines Brunehaut et Frédégonde illustrent cette recherche féroce du pouvoir. Puis vient le bon roi Dagobert qui n’a jamais mis sa culotte à l’envers…
Deux légendes : Brunehaut et Frédégonde illustrent à leur façon cette idée que, si les hommes gouvernent, les femmes ne sont pas en reste, et savent elles aussi lutter par tous les moyens pour acquérir le pouvoir.