Dagobert est né en 600. En 623, il a été nommé roi d’Austrasie par son père – le trône d’Austrasie étant inoccupé depuis la mort de Brunehaut, et les Austrasiens réclamant un roi. À la mort de son père, il désire régner sur tout le royaume. C’est un travailleur infatigable. Il quitte Metz et s’installe à Paris, ville dont il veut faire sa capitale. Il transforme en provinces la Neustrie, la Bourgogne, provinces qu’il parcourt sans relâche, ayant le souci constant de rendre la justice, d’écouter les requêtes de chacun, jugeant non pas en fonction des dons qu’on lui fait ou de l’importance de la personne, mais en toute équité. Cela ne l’a pas empêché d’éloigner son frère Charibert du trône en lui accordant l’Aquitaine, puis de reprendre cette même Aquitaine lorsque Charibert disparaît fort opportunément, de même que le fils de celui-ci l’année suivante… Vieille habitude franque…
Sans remporter de victoire éclatante, Dagobert, qui est davantage un politicien qu’un chef guerrier, maintient la paix et la renforce dans son royaume. En 627, les Saxons commencent à manifester des désirs d’invasion. Il les maintient dans l’obéissance. Deux ans plus tard, il signe un traité d’amitié avec Héraclius, l’empereur byzantin. Puis il soumet les Gascons en 637. En 638, les Bretons de la Domnonée qui s’étendait du pays de Dol (nord de l’Ille-et-Vilaine) au Léon (Nord-Finistère) se révoltent et, sous le commandement de leur roi Judicaël, font des incursions dans les cités de Rennes et de Nantes qui sont soumises aux Francs. Judicaël est invité à se rendre à Clichy auprès d’un Dagobert si habile que le roi breton accepte de rendre tout ce qui avait été conquis.
Dagobert sait s’entourer d’adjoints compétents et efficaces. Ce sont en quelque sorte des ministres qui jouent le rôle de conseillers et parviennent à équilibrer des comptes sans cesse sollicités par un Dagobert fort soucieux de donner de grandes fêtes, de vivre dans le luxe. Sa cour est célèbre dans l’Europe entière. Trois des ministres conseillers de Dagobert ont laissé leur nom dans l’histoire :
Dagobert et Saint-Denis
Dagobert sait mettre de son côté une autorité qu’il juge garante de la paix et de l’équilibre dans son royaume : celle de l’Église. Il contribue à la fondation d’abbayes, multiplie les dons en faveurs de la basilique Saint-Denis. Éloi la décore magnifiquement. Lorsqu’il sent sa fin proche, Dagobert se fait transporter dans un bâtiment tout proche de la basilique où il meurt le 19 janvier 639. Il est inhumé à droite du maître-autel. Tous les successeurs de Dagobert seront inhumés à Saint-Denis.