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En 687, après quelques dizaines d’années pendant lesquelles les successeurs de Dagobert ont joué leurs petits westerns agressifs et vengeurs, celui qui domine la vie politique s’appelle Pépin II ! C’est le fils de Pépin de Landen. Pépin II s’est intitulé duc d’Austrasie. Il a décidé de gouverner. Par tous les moyens, il tente d’apaiser l’opposition entre la Neustrie et l’Austrasie, la première ayant tendance à vouloir vampiriser l’autre ! Pour atteindre son but, Pépin II se met à la tête de sa propre armée, comme un roi, et rencontre Thierry III souverain de Neustrie (fils de Clovis II, petit-fils de Dagobert), à Tertry, à quelques kilomètres de Saint-Quentin ! Thierry III, battu, s’enfuit. Pépin II, plus connu dans l’histoire sous le nom de Pépin de Herstal, ne poursuit pas Thierry III pour le supprimer. Au contraire, il le laisse revenir tout penaud, lui accorde de reprendre son trône, mais lui impose l’un de ses fidèles maires du palais ! L’habile Pépin que voilà ! Il domine donc dans les faits l’Austrasie et la Neustrie. Les rois deviennent ainsi des fantoches aux mains de maires du palais qui exercent un pouvoir en se débarrassant progressivement des armes et des vendettas familiales.


Paresseux, les rois fainéants ?

On a mis sous le nez studieux de générations d’écoliers l’illustration suivante : des bœufs tirent des charrettes vaguement tapissées d’étoffes précieuses où se trouvent allongés un roi gras et barbu accompagné de sa suite. Ce roi illustre l’image même de la fainéantise la plus obscène, la plus indigne pour qui dirige un peuple. Et voilà, précise en général la légende, qui étaient ceux qu’on appelle les rois fainéants, des rois mérovingiens médiocres et inutiles !

Faux ! Jamais les rois fainéants n’ont existé ! Poursuivant leur projet de s’installer au pouvoir, les maires du palais ont pris le soin d’éviter aux jeunes rois mérovingiens le contact avec tous ceux qui pourraient leur apprendre leur métier. Ils les ont relégué dans quelque abbaye, dans quelque monastère d’où ils ont été sortis pour maintenir une image de la royauté à laquelle tenait le peuple. Mais de pouvoir, point, puisqu’il leur était confisqué !

Ces rois étaient la plupart du temps des enfants ou des adolescents. Ils se déplaçaient de palais en palais, selon la coutume de l’époque. Et pour se déplacer, il n’y avait pas de limousine, mais des chars à bœufs. Alors, évidemment, on a pu voir le roi, comme n’importe qui d’autre, emprunter ce moyen de locomotion. De là à le déclarer fainéant parce qu’il se fait promener en char, il y a un pas que n’hésite pas à franchir Eginhard, le biographe de Charlemagne, qui voulait ainsi valoriser son maître bien-aimé, et justifier par tous les moyens le remplacement des Mérovingiens par les Carolingiens.

Pépin II avait une maîtresse…

Pépin II avait épousé Plectrude qui, à la mort de son mari en 715, affirme qu’elle est assez grande et assez forte pour gouverner seule la Neustrie et l’Austrasie au nom de ses petits-enfants, ses enfants mâles étant morts. Mais Pépin II avait une concubine, la belle Alphaïde, et de leur union était né un enfant qu’ils avaient nommé d’un commun accord Charles. (L’avez-vous reconnu ? C’est Charles Martel !) Plectrude, se méfiant de Charles, l’avait fait emprisonner. En cette même année 715, Charles s’évade et rejoint l’Austrasie, loin de Plectrude qui ne la domine guère. Comment était Charles ? la chronique du temps le décrit : « Beau, valeureux et propre à la guerre », bref, le gendre idéal ! Si propre à la guerre qu’il s’y met tout de suite : il attaque les Neustriens et les vainc du premier coup ! En 718, il prend le titre de maire de Neustrie. Le voilà donc maître d’Austrasie et de Neustrie, mais, prudent, il prend la précaution de sortir d’une abbaye un roi, Clotaire IV, fils de Thierry III – souverain de Neustrie. Ainsi, personne ne peut l’accuser d’usurpation de trône – mais tout le monde sait bien qu’il a pris le pouvoir.

Fils de Pépin : Charles Martel, Charles le Marteau

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