« Roi des mers », Édouard III est aussi roi des terres de Normandie. Il a décidé de venir mettre de l’ordre dans son fief qui pourrait lui échapper. Une terrible bataille se prépare…
La flotte française a été détruite à la bataille de l’Écluse ! Édouard III d’Angleterre qui n’a plus rien à craindre sur mer prend son temps, calfate ses bateaux, en fait construire d’autres, et prépare son débarquement en Normandie. Il a lieu le 12 juillet 1346 à Saint-Vaast-la-Hougue. Édouard III a l’intention de punir sévèrement les seigneurs fidèles au roi de France alors que beaucoup d’autres se sont révoltés. Il pille Saint-Lô, incendie Caen, prend Louviers. Désireux de rejoindre Calais, il cherche un passage sur la Seine, ravageant bourgades et villages. Il feint alors de marcher sur Paris, mais passe la Seine au pont de Poissy et, sans plus attendre, file vers le Nord.
Le roi Philippe réunit alors une armée considérable qui prend en chasse les Anglais. Ceux-ci franchissent la Somme par un passage à gué dans la nuit du 22 au 23 août 1346 et s’installent près de la forêt de Crécy, se restaurent et se reposent. Les Français les suivent à une journée. La bataille est inévitable. Du côté anglais, on compte près de 2 000 chevaliers, 1 200 hommes d’armes, et surtout, ceux qui vont assurer un rôle important dans le cours de la bataille et de l’histoire, les 5 000 archers parfaitement entraînés.
L’arc anglais : une mitraillette à flèches…
L’arc anglais est une petite merveille de précision, de puissance. Très léger, il est fait en bois d’if, mesure entre 1,60 et 2 mètres de hauteur. L’archer dispose d’un carquois rempli de flèches de frêne, un bois très dur et facile à rendre extrêmement pointu. Chaque tireur peut décocher jusqu’à dix flèches d’un mètre à la minute, elles ont une portée de près de 400 mètres et peuvent transpercer une épaisseur de bois de 5 centimètres.
La bataille s’engage. Les arbalétriers génois sont en première ligne. Avec leurs armes aux cordes mouillées, ils tentent de lancer leurs flèches (leurs carreaux plus exactement), mais elles tombent à quelques mètres, ridicules ! En revanche, les archers anglais fauchent les rangs de leurs ennemis avec leur arme légère et leurs flèches de frêne ! De plus, une grêle de boulets de pierre s’abat sur les pauvres Génois, boulets lancés par des bombardes anglaises dont c’est la première utilisation au combat. Effrayés, ils reculent, alors que les chevaliers français ont lancé leurs montures au galop, et voudraient passer pour attaquer.
Philippe VI prend alors une décision incroyable à l’encontre des Génois qu’il a payés : « Tuez toute cette ribaudaille, ordonne-t-il, en les désignant, ils nous empêchent la voie ! » Les Français se mettent alors à massacrer leurs arbalétriers génois sous l’œil incrédule des Anglais qui attendent ! Une brèche créée dans le rempart humain de première ligne, les chevaliers s’élancent dans un galop fou contre la ligne des archers anglais qu’ils enfoncent sans difficulté. Mais que vont-ils trouver au terme de cette charge héroïque et désordonnée ?