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Édouard III demande aussi à son fils, le Prince noir, de reprendre les chevauchées meurtrières entreprises deux ans plus tôt dans la région de Bordeaux où il se trouve. Le Prince noir, nom romanesque à mi-chemin du conte et du mystère, pourrait avoir laissé dans l’histoire une de ces belles légendes qui font rêver les jeunes filles. Mais c’est plutôt un cauchemar, ce Prince noir ! En 1355, il sillonne le Languedoc, y effectuant des razzias meurtrières. Partout, son passage n’est marqué que de pillages, d’incendies, de tueries. Un temps de repos, et le voici qui remonte vers le Berry et la


The boy !

Enfant chéri d’Édouard III qui l’appelle « the boy », il ne rêve que de gloire chevaleresque. Il n’a qu’une hâte : se battre. Au point que, lorsque, à quinze ans, il est fait chevalier par son père en 1345, lors du débarquement en Normandie, il s’empresse de considérer les paysans normands comme des cibles ennemies. Sa troupe sans foi ni loi les massacre, pille et incendie leurs villages. L’aviez-vous remarqué, en 1346, à Crécy ? Il n’avait que seize ans et, dans son armure noire, il commandait un corps de troupe qui allait contribuer à la défaite française. Ce n’est qu’au XVIe siècle que ce nom de Prince noir lui sera attribué.

Touraine. Cette fois, Jean le Bon a décidé d’en finir avec cette troupe qui terrorise les populations. Il se porte à sa rencontre. Les deux armées arrivent face à face le 18 septembre 1356. Le lendemain s’engage la bataille sur le site de Maupertuis, à dix kilomètres au sud de Poitiers.


19 septembre 1356 : Poitiers, jusqu’à la lie !

Jean le Bon ! Plutôt guerrier que stratège, plutôt du muscle que du calcul, plutôt rugbyman qu’entraîneur… Où il eût fallu un habile tacticien doublé d’un meneur d’hommes, il y eut, à Poitiers, Jean le Bon…

Crécy n’a servi à rien

Vingt mille Français vont affronter 10 000 Anglais et Gascons. Crécy n’a servi à rien. Il ne vient pas à l’idée de Jean le Bon d’organiser la bataille, de prévoir une stratégie. Seule dans son esprit, dont la portée équivaut à une chevauchée d’assaut, compte la règle chevaleresque : bravoure, témérité, actes héroïques et personnels. Au matin du 19 septembre 1356, les Anglais qui occupent une position défensive au sommet d’un plateau font descendre une partie de leurs troupes que couvrent les archers dissimulés par des haies. Aussitôt que les soldats anglais sont en vue, 300 chevaliers à la lourde armure foncent vers l’ennemi, poussant tant qu’ils le peuvent leurs chevaux, la lance tendue à l’horizontale, dans le plus pur style de leur art : l’attaque de front.

La pitoyable attaque française

Folie que cette charge ! Sur leur flanc, les modestes archers anglais tirent leurs dix flèches de frêne à la minute sur les empanachés français ! Et ces flèches atteignent cruellement les chevaux, le flanc des combattants, les zones non protégées des jambes, des bras, du visage. À 150 mètres, un habile archer peut embrocher la jambe d’un chevalier, de sorte qu’elle soit aussi fixée au cheval dans lequel la flèche pénètre en profondeur ! C’est la retraite presque immédiate : les Français font demi-tour et galopent vers le lieu où se tient le roi Jean le Bon. Mais en chemin, ils rencontrent les gens de pied – la piétaille – qui allait prendre leur relais : eux aussi font demi-tour, croyant la bataille déjà perdue. D’autres cherchent leur capitaine et, ne le trouvant pas, attendent. D’autres enfin se font renverser par les chevaux au galop. C’est une cohue indescriptible dans le camp français.

Le roi Jean le Bon prisonnier

Jean le Bon, chevalier jusqu’au bout des gantelets, décide alors de se lancer dans la bataille. Mais auparavant, jugeant que l’issue du combat risque d’être catastrophique, il fait retirer de la mêlée trois de ses fils qui l’accompagnaient. Cela donne à certains mercenaires le signal du départ : jugeant eux aussi qu’il n’y a plus rien à gagner, ils préviennent leur maréchal – ils en ont le droit depuis une ordonnance de 1351 – et puis s’en vont panser à la maison leurs foulures et blessures. C’est à pied et la hache à la main que Jean le Bon va combattre. Il accomplit des actions héroïques qui le satisfont sans doute pleinement, mais ce qui doit arriver arrive sans tarder : il est entouré par des Gascons et des Anglais qui le neutralisent et se le disputent afin de le présenter au Prince noir qui leur paiera leur capture ! Les uns le tirent par les bras, les autres par les jambes, et il s’en faut de peu que la proie ne soit endommagée… Finalement, Jean le Bon se retrouve devant son vainqueur, le Prince noir, qui va l’exhiber fièrement lors de son retour par petites étapes vers Bordeaux.


« Père, gardez-vous à droite ! Père, gardez-vous à gauche ! »

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