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L’annuité de sa rançon versée, Jean le Bon peut regagner Paris. Mais en cours de route, il s’arrête à Compiègne où, le 5 décembre 1360, il fait rédiger trois ordonnances royales qui constituent l’acte de naissance de la nouvelle monnaie du royaume : le franc d’or (3,88 g d’or fin). Pourquoi ce mot franc ? Parce que le roi était franc des Anglais, c’est-à-dire libre de ses geôliers de luxe – sa prison était l’Hôtel de Savoie, une somptueuse résidence bâtie par l’oncle d’Aliénor d’Aquitaine. Le franc d’or fin valait vingt sous, c’est-à-dire une livre.


De la banque à la banqueroute

Le franc d’or fin, nouvelle monnaie stable, va ravir les prêteurs d’argent qui craignent les nombreuses dévaluations soudaines. Ces prêteurs sont des Lombards (des Italiens) et les Juifs, premières victimes lorsque les temps sont difficiles et que les endettés ne parviennent plus à rembourser leurs dettes. Dans ce monde de la finance existent aussi des changeurs qui s’installent sur les places ou dans les marchés avec leur banc. Ce banc est à l’origine du mot banque. S’ils ont fait de mauvaises affaires, ils cassent ce banc. Et comme beaucoup de ces changeurs sont d’origine italienne, le banc cassé, banca rotta, a donné banqueroute.

Jean le Bon et la douce comtesse de Salisbury

Le 13 décembre 1360, le roi Jean le Bon entre dans Paris, sa ville qu’il n’a pas revue depuis la bataille de Poitiers, en septembre 1356. Il y est acclamé par le peuple. Son fils Louis d’Anjou fait partie de quelques dizaines d’otages gardés à Calais, ville anglaise, comme garantie. Ils peuvent se promener librement en ville, faire ce qu’ils veulent, à condition qu’on les voie dans le logis qu’on leur a donné, une fois tous les quatre jours… Louis d’Anjou profite de ce régime de quasi-liberté et, en juillet 1363, il s’évade et rejoint son épouse qu’il n’a vue que quelques mois depuis son mariage. Lorsqu’il apprend cette nouvelle, Jean le Bon décide que son honneur est atteint, que son fils est un traître, enfin, il trouve toutes les raisons pour retourner dans son palais de Savoie à Londres. Parce que, là-bas, l’attend une vie de douceur et de plaisir auprès de sa maîtresse dont il se languit : la comtesse de Salisbury ! Jean le Bon repart donc pour Londres où il débarque le 14 janvier 1364. Il y meurt la même année, le 8 avril, à quarante ans, d’une étrange maladie inexpliquée.


Charles V : Anglais et Bretons en première ligne

Il a fallu neuf jours pour que la nouvelle de la mort de son père Jean le Bon parvienne à son fils Charles qui devient le nouveau roi de France : Charles V. Un roi qui va devoir faire face aux Anglais, puis aux Bretons, sans tarder…


Charles V se dote d’un bras droit guerrier

Mais qu’est donc devenu Charles le Mauvais depuis l’assassinat d’Étienne Marcel ? Le voici, et toujours aussi agressif : en août 1363, il revendique l’héritage bourguignon. Revendication illégitime estime le roi Charles V qui, pour punir le Mauvais, lui confisque ses possessions normandes. Cette confiscation ne peut devenir effective que par les armes, de sorte que Charles V doit faire appel à son bras droit : le connétable Bertrand du Guesclin – le roi ne peut combattre, il est paralysé… du bras droit. Bertrand du Guesclin va rencontrer les troupes de Charles le Mauvais à Cocherel (aujourd’hui Houlbecq-Cocherel), près d’Évreux, le 13 mai 1364, où il gagne, avant la bataille contre les Bretons à Auray, où il perd…

14 mai 1364 : Buch, l’Anglais, vaincu à Cocherel

Pour la bataille de Cocherel, Charles le Mauvais a délégué son commandement à Jean de Grailly qui lui-même va obéir aux alliés des Navarrais : les Anglais commandés par le captal Buch. Au matin du 14 mai 1364, Buch et ses troupes ont pris position sur une hauteur. Ils sont persuadés que les Français, comme à Crécy, comme à Poitiers, comme toujours, vont se ruer en chevaliers intrépides, et maladroits, sur les lignes des archers aux carquois pleins de flèches de frêne ! Mais du Guesclin n’est pas si bête : il attend deux jours et fait semblant de partir. Les Anglais impatients rompent leurs lignes et les poursuivent.

Pas si bête, du Guesclin !

Du Guesclin, avant la bataille, a fait raccourcir les lances des chevaliers afin que, descendus de leur monture, ils puissent s’en servir au combat à pied. Lorsque les archers anglais les rattrapent, les Français contre-attaquent. Leurs lances courtes leur permettent de venir à bout facilement d’archers impuissants dans le combat rapproché avec leurs flèches. Ou alors il leur faut utiliser l’arc à la façon d’un bâton, ou bien les flèches comme une badine sur les cuisses des chevaliers, ce qui est nettement insuffisant… Au soir de la bataille, Buch rend son épée à du Guesclin.

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