Le navire portant son nom était digne de cet honneur; très rapide, c’était à tous égards un noble bâtiment. Je montai à son bord une fois, à minuit, au large de la Patagonie et j’y bus un bon flip dans son gaillard d’avant. Nous eûmes une belle gamme, chaque homme, à son bord était un brave cœur. Qu’ils aient une vie courte et une mort joyeuse! Et cette gamme à laquelle je participai; longtemps, bien longtemps après que le vieil Achab y eut posé son pied d’ivoire, me rappelle l’hospitalité généreuse, solide, teutonique de ce navire. Que mon pasteur m’oublie et que le diable se souvienne de moi si jamais je la perds de vue. Ai-je dit que nous y bûmes du flip? Oui, du flip, au taux de dix gallons à l’heure et quand vint le grain (car il y a des grains au large de la Patagonie) et quand l’équipage, et les visiteurs aussi, furent appelés pour prendre des ris à la hune, nous étions tous si chargés dans les hauts, que nous dûmes grimper en nous aidant les uns les autres dans les boulines et que, sans nous en rendre compte, nous ferlâmes les pans de nos vareuses dans les voiles, de sorte que nous restâmes suspendus là, dûment attachés dans les hurlements de la tempête, avertissement exemplaire pour tous les mathurins saouls. Les mâts toutefois tinrent bon et, petit à petit, nous descendîmes à quatre pattes, si dégrisés que nous dûmes faire une nouvelle tournée de flip, bien que l’écume sauvage et salée giclant par l’écoutille de descente du gaillard d’avant l’eût par trop dilué et assaisonné pour mon goût.
Le bœuf était bon – coriace mais consistant. Ils disaient que c’était du bœuf de bœuf mais d’autres affirmaient que c’était du bœuf de dromadaire, je n’ai jamais très bien éclairci la question. Ils avaient aussi des boulettes, petites mais substantielles, parfaitement rondes et
Mais vous vous demandez comment il se fait que le
Les Hollandais, les Zélandais et les Danois précédèrent les Anglais dans la pêche à la baleine, on leur doit de nombreux termes de pêche encore en usage, et qui plus est, leurs vieilles coutumes de grasse mesure pour le boire et le manger. Car, en général, les navires marchands anglais lésinent pour leur équipage, ce qui n’est pas le cas des navires baleiniers, de sorte que cette opulence n’est pas, aux yeux des Anglais, normale et naturelle mais fortuite et particulière, et doit avoir, dès lors, une origine que nous relevons déjà ici et que nous éclaircirons plus loin.
Au cours de mes recherches léviathanesques, je suis tombé sur un ancien ouvrage hollandais dont les relents de baleine me disaient qu’il y était question de baleiniers. Je conclus d’après son titre de «
400.000 livres de bœuf salé
60.000 livres de porc salé de Frise