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150.000 livres de morue sèche


550.000 livres de biscuit


72.000 livres de pain frais


2.800 livres de fréquins de beurre


20.000 livres de fromage de Texel et de Leyde


144.000 livres de fromage (probablement d’une qualité inférieure)


550 ankers de genièvre


10.800 muids de bière


Si la lecture de la plupart des tables statistiques est desséchante, ce n’est pas le cas dans ce livre où le lecteur est noyé dans la grande futaille, les barils, les quarts de gallons, les canons de bon genièvre, et la bonne chère.


À l’époque, j’ai consacré trois jours à la studieuse digestion de toute cette bière, de ce bœuf, de ce pain, au cours de laquelle bien des pensées profondes me vinrent, susceptibles d’une application transcendantale et platonicienne. En outre, j’ai consulté des tables, dressées par moi, des quantités probables de morue sèche etc. consommées par chaque harponneur de l’ancienne pêcherie au Groenland et au Spitzberg. Tout d’abord, les quantités de beurre et de fromage de Texel et de Leyde consommées paraissent surprenantes, je les impute, toutefois, à leur naturel lardeux, à un appétit de graisse augmenté par leur métier et plus spécialement au fait qu’ils poursuivent leur gibier dans ces glaciales mers polaires, et jusque sur les côtes du pays des Esquimaux dont les aborigènes trinquent fraternellement avec des rasades de thran.


La quantité de bière est également énorme: 10.800 barils. Or, comme, en ces régions arctiques, la pêche ne peut se poursuivre que lors de leur court été, la croisière complète d’un de ces navires baleiniers hollandais n’excédait guère trois mois, aller et retour, et si nous comptons un équipage de trente hommes pour chacun de leurs 180 navires, nous obtenons 5 450 marins hollandais en tout. J’en déduis que cela donne exactement deux barils de bière par homme pour une ration de douze semaines, sans compter la jolie part qui leur revient sur les 550 ankers de genièvre. Que ces harponneurs à la bière et au genièvre, pochardés comme on les imagine, eussent été les hommes qu’il fallait debout à l’avant d’une pirogue et lançant un dard sûr dans les rapides baleines, voilà qui paraît improbable. Pourtant ils lançaient leurs fers et prenaient du gibier. Mais il faut se souvenir que cela se passait dans le grand Nord où la bière convient parfaitement à l’organisme. Sous l’équateur, dans notre pêche du Sud, la bière endormirait le harponneur à la tête du mât et le trouverait pompette dans sa pirogue, d’où suivraient de lourdes pertes pour Nantucket et New Bedford.


Mais en voilà assez. Nous en avons dit suffisamment pour montrer que les baleiniers hollandais d’il y a deux ou trois siècles étaient de bons vivants et que les baleiniers anglais ne méprisaient pas un si excellent exemple car, disent-ils, si vous naviguez avec une cale vide d’huile et ne pouvez rien retirer du monde de mieux, prenez-lui au moins un bon repas. Cela déleste la carafe.

CHAPITRE CII Un berceau de verdure aux îles des Arsacides

Jusqu’ici, en décrivant le cachalot, je me suis avant tout attardé à ses merveilles extérieures ou bien j’ai traité séparément de quelques-unes de ses structures internes. Mais pour avoir de lui une vue d’ensemble et une compréhension plus complète, il me faut maintenant le déboutonner plus avant, délacer son pourpoint, ouvrir les boucles de ses jarretières, détacher les agrafes et les crochets des jointures de ses os les plus secrets et vous le livrer dans son principe fondamental, c’est-à-dire son squelette.


Mais comment, Ismaël? Comment se fait-il que vous, simple canotier, ayez la prétention de savoir quoi que ce soit du monde intérieur de la baleine? L’érudit Stubb, perché sur le cabestan, vous aurait-il fait des cours sur l’anatomie des cétacés? Vous aurait-il viré une côte au guindeau pour ses démonstrations? Explique-toi, Ismaël. Pouvez-vous disposer sur le pont un cachalot adulte pour étudier, comme un cuisinier met un rôti de porc sur un plat? Sûrement pas. Jusqu’ici, Ismaël, vous vous êtes montré un témoin authentique, mais prenez garde à présent de ne pas vous octroyer le privilège du seul Jonas, celui de discourir de poutres, de solives, de chevrons, de faîtage, de lambourdes, de chevillages, composant la charpente du léviathan, ainsi que des tonneaux de graisse des laiteries, des beurreries et des fromageries de ses entrailles.


J’avoue que, depuis Jonas, peu de baleiniers ont pénétré plus avant que l’épiderme d’un cachalot adulte, pourtant j’ai eu la chance bénie d’en disséquer un en miniature. À bord d’un navire auquel j’appartenais, un bébé cachalot fut hissé en entier sur le pont pour son estomac dont on fait des fourreaux pour les barbelures des harpons et pour les fers de lances. Pensez-vous que j’aie laissé passer l’occasion de me servir de ma hachette d’embarcation et de mon couteau de poche pour briser le sceau et lire le contenu de cet enfant?


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