Читаем Napoléon. L'empereur des rois полностью

Il refuse de loger dans une maison de la ville haute, la seule partie d'Ebersberg qui ne soit pas détruite. Il fait dresser sa tente dans un jardin, devant une maison dans le proche village d'Angtetten.

Il marche dans la partie de la tente qui lui sert de chambre.

Il aurait dû retenir Masséna. Mais peut-il tout diriger ? Il voudrait pouvoir, maintenant, s'en remettre pour une part à des hommes non seulement valeureux mais clairvoyants.

Il voudrait...

Il murmure, en passant dans la partie de la tente qui lui sert de cabinet de travail, avant de commencer à dicter ses ordres :

- Il faudrait que tous les agitateurs de guerres vissent une pareille monstruosité. Ils sauraient ce que leur projet coûte de maux à l'humanité.

Mais il faut prendre Vienne !

Il galope vers la capitale, s'arrête à Ems, regarde défiler les divisions qui poursuivent les Autrichiens. À Moelk, il découvre au bout d'un promontoire un couvent de bénédictins qui domine le Danube et d'où l'on aperçoit la rive gauche du fleuve. Les feux des bivouacs autrichiens percent la nuit.

Il entre dans le bâtiment et s'installe dans une galerie qui surplombe le paysage.

Si ce pouvait être une longue halte ! Mais le travail n'est pas terminé.

Il entend les voix des grenadiers qui ont envahi le couvent et auxquels les moines servent à boire.

Les hommes ont besoin de ces instants de liesse qu'il ne s'accorde pas, lisant le courrier arrivé de Paris.

Il a un geste de mépris en parcourant la lettre servile de Talleyrand. « Il y a treize jours que Votre Majesté est absente, écrit le prince de Bénévent, et elle a ajouté six victoires à la merveilleuse histoire de ses précédentes campagnes. »

Je suis vainqueur. Je ne suis pas mort. Les courtisans s'agenouillent.

« Votre gloire, Sire, fait notre orgueil, mais votre vie fait notre existence », dit encore Talleyrand.

Il s'exclame, parlant seul, se souciant peu de savoir si les maréchaux l'entendent :

- Je l'ai couvert d'honneurs, de richesses, de diamants, il a employé tout cela contre moi. Il m'a trahi autant qu'il le pouvait, à la première occasion qu'il ait eue de le faire...

Il jette la lettre de Talleyrand.

Joséphine lui écrit aussi, s'inquiétant de sa blessure. Sur un coin de table, il lui répond :

« La balle qui m'a touché ne m'a pas blessé ; elle a à peine rasé le tendon d'Achille. Ma santé est fort bonne. Tu as tort de t'inquiéter. Mes affaires ici vont fort bien.

« Tout à toi.

« Napoléon

« Dis bien des choses à Hortense et au duc de Berg. »

Mais il doit s'arracher à ces mots de tendresse, à ces images de paix. Il doit faire son métier.

Il s'approche du balcon qui longe la galerie. Il veut savoir quelles troupes autrichiennes campent de l'autre côté du fleuve. Celles du général Hiller ou celles de l'archiduc Charles ? Il faut qu'un officier profite de la nuit pour aller s'emparer d'un Autrichien qu'on interrogera. Lannes a pensé au capitaine Marbot, son aide de camp.

- Remarquez bien que ce n'est pas un ordre que je vous donne, dit Napoléon à Marbot. C'est un désir que j'exprime ; je reconnais que l'entreprise est on ne peut plus périlleuse, mais vous pouvez la refuser sans crainte de me déplaire. Allez donc réfléchir quelques instants dans la pièce voisine, et revenez nous dire franchement votre décision.

Marbot acceptera, il le sait. Ces hommes-là ne sont pas des courtisans mais des soldats, comme lui.

C'est mon génie que de savoir commander à ces hommes.

Il tire sur l'oreille de Marbot, qui s'en va vers le fleuve sans hésiter.

Il s'agit bien des troupes du général Hiller. On peut donc marcher sur Vienne.

Il arrive à Saint-Pölten. Il fait beau, les soldats l'acclament. Il a pu enfin dormir quelques heures.

« Mon amie, je t'écris de Saint-Pölten, note-t-il pour Joséphine. Demain, je serai devant Vienne, ce sera juste un mois après le même jour où les Autrichiens ont passé l'Inn et violé la paix.

« Ma santé est bonne ; le temps est superbe et le soldat fort gai : il y a ici du vin.

« Porte-toi bien.

« Tout à toi.

« Napoléon »

Le mercredi 10 mai 1809, il marche à nouveau dans les jardins du château royal de Schönbrunn.

Tout son corps se détend. Il retrouve les salons, les dorures. Il rêve quelques instants. Il se souvient de son premier séjour ici, c'était le 13 novembre 1805, l'avant-Austerlitz.

Faudra-t-il comme Sisyphe qu'il recommence toujours à pousser le boulet de la guerre jusqu'au sommet pour qu'ensuite le boulet roule à nouveau et qu'il doive retrouver les mêmes lieux, Donauwerth, Schönbrunn ? Quoi, demain ? Varsovie ? Eylau ?

Il se sent fatigué, nerveux.

Il apprend que les Autrichiens ont blessé les plénipotentiaires qui demandaient la reddition de Vienne. Il donne l'ordre qu'on la bombarde jusqu'à ce qu'elle capitule.

À chaque fois il l'éprouve, l'ascension vers le sommet est plus difficile.

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