Читаем Révolte sur la Lune полностью

Mais ces envahisseurs ont bien combattu, eux aussi. Ces formations ne constituaient pas seulement les meilleures troupes d’intervention antirévolutionnaires, habituées au maintien de l’ordre des N.F. ; on avait aussi endoctriné ces soldats, on les avait drogués. Pour cela, on leur avait rappelé (ce qui était vrai) que leur seule chance de revoir Terra était de prendre les terriers et de les pacifier. S’ils y arrivaient, on leur avait promis d’envoyer des renforts, on leur avait certifié qu’ils n’auraient plus jamais à se battre sur Luna. On leur avait encore dit qu’ils devaient vaincre – ou mourir –, car on leur avait bien fait remarquer que leurs vaisseaux de transport ne pourraient pas décoller s’ils ne gagnaient pas la partie, puisqu’ils auraient besoin de faire le plein d’hydrogène, tache impossible si Luna n’était, d’abord, vaincue (et cela aussi était vrai).

Après cela, on leur avait fait ingurgiter des excitants, des tranquillisants, des drogues pour supprimer la peur, toutes sortes de potions qui transforment une souris en chat enragé et rendent fou furieux. Ils s’étaient donc battus en soldats de métier, sans crainte… et ils étaient morts.

Dans Tycho-Inférieur et dans Churchill, ils ont utilisé des gaz. Les pertes ont été plus lourdes de notre côté : seuls les Lunatiques ayant pu atteindre leurs combinaisons pressurisées sont parvenus à les combattre efficacement. Le résultat était le même, mais il avait pris plus de temps. Ils ont utilisé des gaz tranquillisants car l’Autorité n’avait pas l’intention de nous tuer tous ; elle désirait juste nous donner une bonne leçon, reprendre les rênes et nous remettre au travail.

Si les N.F. avaient attendu si longtemps, si elles avaient ainsi fait preuve d’une apparente indécision, c’est qu’elles voulaient attaquer par surprise. La décision avait été prise peu après notre embargo sur le grain (nous avons eu ces renseignements par les officiers des convoyeurs de troupes faits prisonniers) ; l’intervalle avait été employé à préparer l’offensive et surtout à faire décrire par les vaisseaux une longue orbite elliptique, qui dépassait de beaucoup l’orbite lunaire elle-même, pour passer très en avant de Luna et faire ensuite demi-tour et se retrouver, prêts à attaquer, au-dessus de Farside. Mike n’avait jamais pu les voir car, de ce côté, il était aveugle ; il avait bien assuré une surveillance continuelle de l’espace aérien à l’aide de ses radars balistiques, mais aucun radar ne peut surveiller l’espace qui se trouve au-dessous de l’horizon ; Mike n’a pu voir ces vaisseaux en orbite pendant plus de huit minutes. Ils sont arrivés en rasant les sommets des montagnes, suivant un axe très bas et se sont posés en étant soumis à une grande pesanteur, exactement le 12 octobre 2076, lors de la nouvelle Terre, à 18 h 40 min 36 s 9/10e, sinon au dixième près, du moins avec une très grande précision, d’après ce qu’a pu en déduire Mike en étudiant les échos radar… un beau travail, il faut bien l’admettre, de la part des Forces navales pacifiques des N.F.

Mike n’avait pas vu le monstrueux vaisseau qui avait déversé son millier de soldats dans L City avant le débarquement éclair proprement dit. Il aurait pu s’en apercevoir quelques secondes auparavant s’il avait regardé vers l’est avec son nouveau radar de la Mare Undarum mais il était justement en train de former son « idiot de rejeton » et ils regardaient tous les deux vers l’ouest, en direction de Terra. Ces quelques secondes n’auraient d’ailleurs rien changé : l’effet de surprise avait été tellement bien préparé, tellement total que toutes les troupes d’intervention se sont précipitées sur l’étendue de Luna à exactement 19 heures, temps de Greenwich, sans que personne ne puisse soupçonner quoi que ce soit. Ce n’était pas par hasard que l’on avait choisi le moment de la nouvelle Terre, où toutes les termitières se trouvaient sous un brillant clair de Terre ; l’Autorité ne connaissait pas réellement les conditions de vie sur Luna mais elle savait pourtant que les Lunatiques ne se rendent jamais sans nécessité à la surface sous un violent clair de Terre et que, s’ils doivent obligatoirement le faire, ils font leur travail aussi rapidement que possible et se précipitent ensuite dans le sous-sol pour vérifier leur compteur de radiations.

C’est ainsi qu’ils ont pu nous attaquer alors que nous n’avions ni combinaisons pressurisées ni armes.

Après le massacre des troupes de débarquement, il restait encore six convoyeurs de troupes à la surface de Luna et un vaisseau amiral dans notre ciel.

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