Furtwängler déclare à des amis viennois qui attendent l’issue de sa déposition devant ses juges :
— Je me suis enfui d’Allemagne, en 1945, parce que la doctoresse qui soignait l’épouse de Himmler m’a signalé que les nazis allaient me tuer. Elle avait entendu une conversation. J’ai rencontré cette femme en janvier 1945. Elle m’a informé que j’étais sur la liste noire des nazis. On m’a épargné jusqu’en 1945, uniquement parce que mon prestige était utile. En s’écroulant, le régime nazi allait m’assassiner.
Les sept membres de la commission autrichienne interrogent Furtwängler. Il refuse de faire des déclarations publiques avant que l’examen ne soit achevé. Des personnes liées à la Philharmonie de Vienne indiquent à la presse que sa défense est basée sur la preuve qu’il n’a jamais eu de position officielle après qu’il eut démissionné en 1934 de la direction du Staatsoper et de la Philharmonie de Berlin.
Le général Robert McClure, représentant des USA dans Berlin occupé, assimile Furtwängler à un « instrument du parti nazi ».
— Le célèbre chef allemand ne sera pas autorisé à retourner à son ancien poste de directeur de la Philharmonie de Berlin.
McClure a reçu une lettre de Yehudi Menuhin.