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Sans nous arrêter à ce que ce système a d’injuste ou dénote un Dieu passablement loufoc, nous remarquerons d’abord, que, si la première femme avait su résister aux séductions du serpent, elle n’aurait pas enfanté dans la douleur. Avant ce jour-là, elle était donc conformée d’une façon toute différente de ce qu’elle fut à son premier accouchement. Par conséquent, en une seconde, c’est-à-dire à l’instant même où il prononça son arrêt, Dieu bouleversa de fond en comble l’organisme de la femme. On le voit, quand le doigt de Dieu s’y met, il opère des choses étonnantes.

En second lieu, il est bon d’observer que, malgré cette toute-puissance, Jéhovah n’est pas parvenu à rendre générales les peines qu’il a édictées contre le sexe féminin: d’une part, il y a beaucoup de femmes qui accouchent sans douleur; d’autre part, celles qui portent la culotte dans leur ménage, celles qui mènent leur mari par le bout du nez, au lieu d’être sous sa domination, celles-là sont légion dans toutes les classes de la société.

«17. Puis, Dieu dit à Adam: Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé du fruit de l’arbre que je t’avais défendu de manger, la terre sera maudite à cause de toi, et tu en mangeras en travail tous les jours de ta vie.

18. Et la terre te produira épines et chardons; et tu mangeras l’herbe des champs.

19. Et tu mangeras ton pain à la sueur de ton front, jusqu’à ce que tu retournes en cette terre d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras en poussière.»

Même observation que ci-dessus: le châtiment d’Adam doit frapper aussi bien tous les hommes; parfaite unanimité des théologiens sur l’interprétation de ces trois versets de la Genèse.

Le plus terrible de la sentence est la condamnation à mort. Il est vrai que l’ineffable Jéhovah oublie ce qu’il avait décrété précédemment, c’est-à-dire qu’en cas de boulottage du fruit défendu l’homme mourrait de mort le jour même du délit (2:17). Ce manque de mémoire de papa bon Dieu valut au condamné un assez important ajournement de l’exécution; en effet, s’il faut en croire la Bible, Adam vécut encore… neuf cent trente ans (5:5).

Mais si Adam n’avait pas mangé la pomme, il ne serait jamais mort, et nous-mêmes, tous, nous serions immortels. Des gens curieux demandent: Alors, qu’auraient donc fait les hommes le jour où la terre aurait été insuffisante pour les contenir? car, Adam et sa femme ayant reçu dès leur création la faculté de se multiplier, un moment serait forcément venu où leurs enfants et les enfants de leurs enfants auraient peuplé notre planète d’une façon exubérante.

Il est évident que ce problème est insoluble. Et alors, Dieu avait besoin, en quelque sorte, qu’Adam commît le péché: la mort apparaît ainsi comme une nécessité; mais Dieu tenait à ce que l’homme s’imaginât avoir tous les torts, et c’est pourquoi il tendit à nos premiers parents le piège de la pomme et donna la parole au serpent qu’il savait capable de tentation. Si Dieu existe tel que la Bible le représente, c’est tellement bien cela, que le serpent est devenu muet depuis cette époque, quoique la perte de la parole ne figure pas au nombre des peines qui lui furent infligées.

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