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7. — Juda Macchabée et ses frères, si on en croit l’auteur envoient une ambassade au sénat romain; et les ambassadeurs, pour toute harangue, parlent ainsi: «Juda Macchabée, et ses frères, et les Juifs, nous ont envoyé à vous pour faire avec vous société et paix.» C’est à peu près comme si un chef de parti de la république de Saint-Marin envoyait des ambassadeurs au Grand Turc pour faire alliance avec lui. La réponse des Romains, selon la Bible, n’est pas moins extraordinaire. S’il y avait eu, en effet, une ambassade à Rome d’une république palestine bien reconnue, si Rome avait fait un traité solennel avec Jérusalem, Tite-Live et les autres historiens en auraient parlé. L’orgueil juif a toujours exagéré; mais il n’a jamais été plus ridicule.

8. — On voit bientôt après une autre fanfaronnade; c’est la prétendue parenté des Juifs et des Lacédémoniens. L’auteur suppose qu’un roi de Lacédémone, nommé Arius, avait écrit au grand-prètre juif Onias troisième, en ces termes (ch. 12): «Il a été trouvé dans les Ecritures, touchant les Spartiates et les Juifs, qu’ifs sont frères, étant les uns et les autres de la race d’Abraham; et, à présent que nous le connaissons, vous faites bien de nous écrire que vous êtes en paix; et voici ce que nous avons répondu: Nos vaches et nos moutons, ainsi que nos champs, sont à vous; nous avons ordonné qu’on vous apprît cela.» On ne peut traiter sérieusement des inepties si hors du sens commun. Cela ressemble à Arlequin qui se dit curé de Domfront; et quand le juge lui prouve qu’il a menti: «Monsieur, réplique Arlequin, je croyais l’être.» Ce n’est pas la peine de montrer qu’il n’y eut jamais de roi de Sparte nommé Arius, et qu’au temps du grand-prètre Onias troisième, Lacédémone n’avait plus de rois. Ce serait trop perdre son temps de montrer qu’Abraham fut aussi inconnu dans Sparte et dans Athènes que dans Rome.

9. — Nous osons ajouter à ces puérilités si méprisables l’aventure merveilleuse d’Héliodore, racontée dans le second livre, au chapitre 3. Séleucus Philopator, frère aîné et prédécesseur d’Antiochus Épiphane, roi de Syrie, de Perse, de la Phénicie et de la Palestine, est averti par un juif, intendant du temple, qu’il y a dans cette forteresse un trésor immense. Séleucus, qui avait besoin d’argent pour ses guerres, envoie Héliodore, un de ses officiers, demander cet argent, comme le roi de France François 1er demanda plus tard la grille d’argent de Saint-Martin. Héliodore vient exécuter sa commission, et s’arrange avec le grand-prêtre Onias.

Comme ils parlaient ensemble dans le temple, on voit descendre du ciel un grand cheval portant un cavalier brillant d’or. Le cheval donne d’abord des ruades «avec les pieds de devant» à Héliodore; et deux anges qui servaient de palefreniers au cheval, armés chacun d’une poignée de verges, fouettent Héliodore à tour de bras.

Onias, le grand-prêtre, eut la charité de prier Dieu pour lui. Les deux anges palefreniers cessèrent de fouetter. Ils dirent à l’officier: Rends grâces à Onias; sans ses prières, nous t’aurions fessé jusqu’à la mort. Après quoi, ils disparurent.

On ne dit pas si, après cette flagellation, le grand-prêtre Onias s’accommoda avec son roi Séleucus et lui prêta quelques deniers.

Ce miracle a paru d’autant plus impertinent aux critiques, que ni le roi d’Egypte Sésac, ni le roi de l’Asie Nabuchodonosor, ni Antiocbus Epiphane, ni Ptolémée Soter, ni le grand Pompée, ni Crassus, ni la reine Cléopâtre, ni l’empereur Titus, qui tous emportèrent quelque argent du temple juif, ne furent pas cependant fouettés par les anges. Il est vrai qu’un saint moine a vu l’âme de Charles Martel, que des diables conduisaient en enfer dans un bateau, et qu’ils fouettaient pour punir le vainqueur des Sarrasins de s’être approprié quelque chose du trésor de Saint-Denis; mais ces cas-là arrivent rarement.

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