Читаем La nuit des longs couteaux полностью

Les deux ministres portent une casquette, Goebbels, sur sa veste, arbore un brassard à croix gammée et assis à côté de Ley, Ley corpulent et massif, le ministre de la Propagande ressemble à un être inachevé, rabougri, grimaçant. Les deux ministres vont faire appel à la discipline. « Le pouvoir atteint son apogée, lorsque la violence n’est pas nécessaire » dit Ley. Pourtant Goebbels après avoir répété une formule voisine, lance, le poing serré, des attaques contre les ennemis du régime : « Ils se manifestent sous bien des masques, tantôt ils apparaissent comme des officiers de réserve ou comme des intellectuels ou comme des journalistes ou encore comme des prêtres », dit-il. Les S.A. présents hurlent à tout rompre. Karl Kuhder se souvient, il était au fond du hall, près de la porte avec d’autres S.A. Quand Goebbels a ajouté :   « En fait, c’est toujours la même clique... Elle n’a rien appris. Elle ferait aujourd’hui ce qu’elle a fait hier », lui et ses camarades ont « reconnu leur Goebbels et leur Reich ». Enfin, à nouveau dur aux Junkers, aux officiers, aux intellectuels. Karl Kuhder et ses camarades ont acclamé Goebbels. « Nous avions tellement crié, dit-il, que nous étions totalement sans voix. » Ils n’ont pas écouté Goebbels répéter :      « Notre révolution s’est développée sous le signe de la discipline et de la loyauté », mais ils ont hurlé de joie quand il a lancé : « Je suis persuadé que nous avons le pouvoir de faire tout ce que nous jugeons utile. Notre pouvoir est illimité. »

« Notre pouvoir est illimité » reprennent les S.A. et les jeunes de la Hitler-Jugend. Ils courent le long de l’allée, accompagnant Goebbels jusqu’à sa voiture. Une ovation salue son départ. « Nous croyions que l’on nous avait enfin donné raison, nous en étions sûrs », dit encore Karl Kuhder. Goebbels ne venait-il pas de condamner tous les Papen d’Allemagne, ceux que Roehm et les siens dénonçaient depuis des mois et des mois ? Karl Kuhder ajoute : « C’est vers 12 heures que Goebbels a quitté le hall d’Essen. On disait qu’il partait en avion pour Hambourg, qu’il devait assister au Derby allemand. »

LE DERBY DE HAMBOURG

Le ciel, au-dessus de Hambourg, est gris, des nuages légers, mais tenaces s’effilochent en bandes parallèles. Il tombe une petite pluie fine : la foule est considérable. Le Derby, créé en 1869, attire toutes les catégories sociales. Sur la pelouse, de nombreux ouvriers de Hambourg, des employés se pressent malgré la pluie. Un train spécial a amené, de Berlin, de nombreux diplomates qui doivent aussi assister à la Kieler-Woche – les régates de Kiel. Les personnalités, la plupart en uniforme, se saluent dans les tribunes. On reconnaît des membres du gouvernement du Reich, du gouvernement de Prusse, le Reichssportführer Tschammer von Osten. Sur la route qui vient de Hambourg, s’étire une file de voitures longue de plus de 5 kilomètres. Brusquement, une automobile officielle, escortée par deux motocyclistes double la file et on reconnaît Franz von Papen qui assiste au Derby. Il gagne la tribune centrale. De toutes parts, on accourt vers lui, les applaudissements éclatent. Le vice-chancelier raconte : « Je me rendis à Hambourg, pour assister au Derby d’Allemagne. À peine eus-je atteint les tribunes que des milliers de gens accoururent vers moi en criant « Heil Marburg, Marburg ! » Une manifestation vraiment inattendue de la part des Hambourgeois d’habitude plutôt flegmatiques, d’autant plus qu’il s’agissait d’une fête purement sportive ». Au fur et à mesure que la foule apprend la raison de ces applaudissements ils redoublent, on s’avance vers les tribunes. « Je pouvais à peine faire un pas sans me trouver bloqué par des centaines d’hommes enthousiastes, si bien que je commençais à me sentir quelque peu gêné », dit encore Franz von Papen.

Des officiers S.S. affichent leur mépris. Des S.A. bardés de décorations quittent les tribunes : la manifestation spontanée a un sens politique clair. On approuve Papen d’avoir su clamer quelques vérités sur le fonctionnement du IIIeme Reich.

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