Читаем Les lauriers de flammes (1ère partie) полностью

Une brusque poussée de joie envahit Marianne incapable encore de croire à la réalité de son triomphe.

Ainsi, elle avait gagné, presque sur toute la ligne. Dans une heure, Jason serait libre et demain Richelieu demeurerait à Odessa cependant que deux régiments seraient écartés du champ de bataille... C'était à n'y pas croire. C'était trop beau et si seulement elle pouvait aussi récupérer la Sorcière...

— Est-ce à cause de ce que je vous ai dit ? demanda-t-elle doucement.

— Qu'avez-vous dit ?

— Vous renoncez à combattre ceux de votre race ?

Sur ses épaules qu'elles emprisonnaient, Marianne sentit trembler les mains du duc.

— Je ne peux lutter contre mes frères, même s'ils se fourvoient. Oui... il y a ça. Mais aussi vous m'avez fait comprendre qu'en quittant la Nouvelle Russie je risquais d'y laisser le champ libre à bien des ambitions. Moi parti, qui empêcherait Tsitsanov, ou un autre, de s'emparer de ces terres ? La Crimée a besoin d'être fortement défendue. Je dois rester. Sans moi, Dieu sait ce qui se passerait...

Une soudaine et fort inopportune envie de rire envahit Marianne. La politique était décidément une chose invraisemblable et ceux qui la pratiquaient les plus étranges gens du monde. On pouvait se fier à eux pour en rajouter et le prétendu renseignement qu'elle venait de fournir avait vraiment porté. Le duc en avait déduit une foule de conséquences parfaitement inattendues.

Elle retint cependant son rire prêt à fuser, se contenta d'un sourire, mais leva sur Richelieu un regard tellement pétillant de joie qu'il aurait pu la trahir. Heureusement, le duc se méprit sur son origine réelle.

— Vous êtes merveilleuse, dit-il doucement. Je crois, en vérité, que c'est la Providence elle-même qui vous a envoyée vers moi. Peut-être n'êtes-vous femme qu'en apparence ? Peut-être êtes-vous un ange ? Le plus beau de tous ? Un ange aux yeux d'éméraude, ravissant et doux sous l'apparence adorable d'un corps féminin...

Il était tout près d'elle maintenant et brusquement ses mains, glissant des épaules de la jeune femme, s'emparaient de sa taille, de ses hanches. Effrayée, soudain, elle vit tout contre le sien le visage torturé du duc, son regard sombre que le désir embrumait comme une eau sableuse dont on a remué le fond. Elle essaya de le repousser, inquiète de constater qu'en un instant son interlocuteur était devenu un autre homme.

— Je vous en prie, Excellence, lâchez-moi ! Je dois partir... je dois rentrer.

— Non. Vous ne rentrerez pas. Pas cette nuit en tout cas. Je sais reconnaître la chance quand elle apparaît, car elle est trop rare. Vous êtes ma chance, ma seule chance de bonheur. Je l'ai compris dès que je vous ai vue, l'autre jour, sur ce quai grouillant. Vous aviez l'air d'une fée planant sur un marais et vous étiez belle. Belle comme la lumière. Cette nuit, vous m'avez sauvé...

— N'exagérez pas ! Je vous ai donné un avis simplement. On dirait, à vous entendre, que je vous ai arraché à la mort elle-même.

— Vous ne pouvez pas comprendre. C'est bien plus que la mort que vous avez écartée... c'est la malédiction, celle qui pèse sur moi depuis des années... Dieu lui-même vous a envoyée. Il a écouté mes prières...

L'étreinte se resserrait et Marianne, affolée, sentit qu'elle n'était pas de taille à lutter contre lui. Il y avait chez cet homme mince, assez fragile d'apparence, une force nerveuse qu'elle n'avait pas soupçonnée. Elle était dans ses bras comme dans un étau et il n'écoutait rien de ses supplications, comme si, tout à coup, son être s'était dédoublé. Et les choses qu'il disait étaient si étranges... Qu'est-ce que Dieu pouvait avoir à faire dans le brutal accès de désir qui l'avait jeté sur elle ?

— La malédiction ? souffla-t-elle, haletante, essayant de retrouver sa respiration. Mais, de quoi parlez-vous ? Je ne comprends pas !

Il enfouit son visage au creux tendre de l'épaule qu'il couvrit de baisers en remontant insensiblement le long du cou mince.

— Ne cherche pas... Tu ne peux pas comprendre. Donne-moi cette nuit, rien que cette nuit et puis tu seras libre. Je te donnerai tout ce que tu voudras... Laisse-moi t'aimer... Il y a si longtemps que je ne sais plus ce que c'est que l'amour. Je croyais que je ne pourrais plus jamais... plus jamais. Mais tu es si belle, si grisante... Tu m'as ressuscité...

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